L’origine de nos souffrances, c’est que nous nous agrippons à un aspect que nous croyons réel. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la joie vraie n’existe que dans la vie spirituelle. Le seul moyen d’en faire l’expérience est de connaître et de comprendre ce qu’est réellement l’univers. Nous devons orienter notre esprit pour voir que le monde entier est divin.

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Le moment viendra – et il viendra forcément – où l’on perçoit en fait cette forme universelle de l’Un qui imprègne tout. C’est ce que vous avez entendu dans l’exposé du Bhâgavata-Purâna où il est parlé du corps universel du Seigneur, un corps qui comprend tout, les arbres, les fleurs, les feuilles, les collines, les montagnes, les rivières, les océans, etc. Ses formes et déguisements innombrables varient à l’infini. « Celui qui revêt de multiples aspects, qui crée et détruit sans cesse, c’est Lui l’Unique que j’adore. » Dans la mesure où vous parviendrez à une reconnaissance toujours plus pleine et plus large de la Vérité, vous découvrirez l’unité entre vous et chacune de ces formes innombrables. Cette immensité comprend différentes formes, différents modes manifestés de différentes manières, sans fin, sans nombre – et pourtant, il y a fin et nombre. Quand le sâdhak entre dans cet état, il prend conscience de la transformation perpétuelle de toutes les formes, de tous les genres. Il éveille en soi la compréhension vraie, c’est-à-dire il découvre que le Soi suprême Se manifeste en tant que pouvoir de compréhension. Lorsque le cours des pensées d’un être se détourne des choses du monde, se retourne et s’oriente vers l’intérieur, l’Un se révèle Lui-même sous la forme du « talent caché ». Regardez le monde sans cesse changeant ; ce qui existe l’espace d’un instant n’existe plus l’instant qui suit, l’être pénètre continuellement dans le non-être – alors qui est ce non-être ? Même le non-être existe.

Il faut ajouter à ce sujet que si quelqu’un veut trouver la Vérité, il doit la voir dans chaque chose là où elle est, et non pas la chercher dans une chose de préférence à une autre. C’est un Royaume sans fin où même ce qui est perçu comme non-existence est également une expression de l’Un. En chinmayi, le monde spirituel pur, toutes formes, quelles qu’elles soient, sont toujours éternelles. Simultanément donc, et au même lieu, il y a non-existence aussi bien qu’existence, et également il n’y a ni existence ni non-existence – et si vous voulez l’on peut aller encore beaucoup plus loin !

De même que la glace n’est rien d’autre que de l’eau, ainsi le Bien-aimé est sans forme, sans qualité, et la question de manifestation ne se pose pas. Lorsqu’on l’a compris, on a réalisé son propre Soi, car si je trouve le Bien-aimé je me trouve moi-même, je découvre que Dieu est mon propre Soi identique à moi-même, mon Soi le plus intime, le Soi de mon Soi. Ainsi, selon les exigences du temps et des circonstances, différentes possibilités peuvent se faire jour ; par exemple, la révélation de mantras et même des Védas entiers par les anciens rishis qui voyaient les mantras. Tout cela s’effectuera selon le karma individuel et la disposition intérieure de l’adorateur.

Ma-Ananda Moyi dans L’enseignement de Mâ Ananda Moyî

Une pièce musicale de Anoushka Shankar – Traveller 

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