Tiohtiá:ke

Pour Élie Mestenapeo, qui n’a jamais vu une grande ville, Montréal semble à la fois effrayante et décevante. Effrayante, car il n’a aucun repère. Tout ici lui est étranger. Décevante parce qu’elle n’est qu’une infinie succession de bâtiments anonymes, de rues sales et de visages indifférents à ce qui les entoure.

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Des promeneurs et des touristes déambulent sans se presser sur la rue Sainte-Catherine, réservée aux piétons à cet hauteur. Jamais il n’a été entouré d’autant de monde et, pourtant, jamais il ne s’est senti aussi seul.

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IL doit lui aussi apprendre à faire confiance mais c’est difficile quand on se méfie de soi-même.

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Il fallait du courage pour se regarder dans le miroir et choisir d’avancer, au lieu de se complaire dans le malheur.

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Sans pardon, il est difficile de guérir.

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Cet après-midi-là, même si tous savent que le soleil leur envoie ses derniers rayons chauds de l’année, les rires montent autour de la statue de Giovanni Caboto. Des voix atikamekw, innues, cries, inuktitut se mêlent dans un joyeux brouhaha. La nature des peuples nomades les pousse à se réjouir des changements de saison. La transhumance est ancrée dans leurs gènes.

Michel Jean (1960- ) est journaliste et auteur québécois d’origine innue.

Michel Jean dans Tiohtiá:ke [Montréal]

Elisapie – Moi, Elsie

Les paroles sur https://www.musixmatch.com/lyrics/Elisapie-Isaac/Moi-Elsie/translation/english

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