
Si tout corps est divisible à l’infini, de deux choses l’une : ou il ne restera rien ou il restera quelque chose. Dans le premier cas la matière n’aurait qu’une existence virtuelle, dans le second cas on se pose la question : que reste-t-il ? La réponse la plus logique, c’est l’existence d’éléments réels, indivisibles et insécables appelés donc atomes.
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Rien ne vient du néant, et rien, après avoir été détruit, n’y retourne. Les atomes se déplacent dans tout l’univers en effectuant des tourbillons et c’est de la sorte que se forment les composés : feu, eau, air et terre.
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Au fond, le « hasard » (automaton) dont nous parlent certains témoignages n’est jamais qu’un autre nom pour la nécessité démocritéenne ; le « hasard » n’est, dans ce système, rien autre chose qu’un pur et simple sobriquet de l’universelle Nécessité. –Force est, d’ailleurs, de constater que plusieurs des textes qui nous sont parvenus font du « hasard » de Démocrite un simple opposé de la Providence.
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Pour l’homme, il convient de faire plus grand cas de l’âme que du corps ; car l’excellence de l’âme corrige la faiblesse du corps, alors que, sans la raison, la force corporelle est absolument incapable d’améliorer l’âme.
Jean Salem (1952-2018) fut un philosophe français.
Jean Salem dans Les Atomistes de l’Antiquité : Démocrite, Epicure, Lucrèce
Une pièce musicale de Ancient Lyre & Vocals – « Journey » by Aphrodite Patoulidou and Theodore Koumartzis
