La légende des soleils

En voyage en ce moment au Mexique, je fais des publications afin de vous faire connaître différentes facettes de ce beau pays.

Trois traits peuvent caractériser la civilisation aztèque. D’abord, l’extrême brièveté de son existence : entre le moment où les Aztèques se sont installés sur la lagune centrale et y fondèrent Mexico-Tenochtitlan1 (vers 1325) et celui où la ville fut rasée par Cortés (1521), deux siècles à peine se sont écoulés. Ce court laps de temps suffit aux Aztèques pour édifier une civilisation qui éblouit leurs vainqueurs. Le second trait est son aspect messianique et mystique. Les contemporains considéraient déjà les Aztèques comme le plus religieux des peuples. La foi constitue le centre de leur vie et le moteur de leur action. Ils pensent qu’ils doivent remplir une mission: l’Univers, soumis à une usure inexorable par l’écoulement du temps, est voué à la disparition. Il leur appartient de lui restituer par l’oblation du sang l’énergie originelle. Et, pour que le sacrifice puisse s’accomplir, il leur revient de sans cesse combattre et conquérir afin de capturer les hommes qui seront immolés. Enfin, comme le mythe l’annonçait, une chute subite, un écroulement total. En quelques mois les envahisseurs espagnols l’emportèrent; en quelques années une civilisation se substitua à l’ancienne. Les dieux des Aztèques furent abandonnés ou peu à peu confondus avec les personnages saints introduits par le christianisme. Ce dernier s’imposa et emporta l’adhésion populaire. La soudaineté de la catastrophe semblait vouer la civilisation aztèque à l’oubli.

Mais ceux-là mêmes qui l’avaient abattue allaient l’en préserver. Sans doute les Conquérants étaient-ils mus d’abord par l’esprit d’aventure et par l’espoir du lucre. Mais la Conquête était aussi une entreprise spirituelle : ramener au Christ des peuples que le démon avait égarés. La conquête des âmes devait aller de pair avec la conquête militaire et politique. Dès la chute de Mexico (1521), Cortés demanda à la Couronne de lui envoyer des missionnaires qui évangéliseraient les Indiens. Trois religieux débarquèrent en 1523, puis, en 1524, un groupe de douze franciscains que l’on désigne généralement comme « Les Douze ». Leur arrivée marque le début de l’évangélisation méthodique. L’entreprise était gigantesque.

Jean Rose qui a traduit du nahuatl le texte La légende des soleils : mythes aztèques des origines

Une pièce musicale de La Llorona – Carmen Goett

Les paroles sur https://www.letras.com/carmen-goett/la-llorona/traduction-francaise.html

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