Chercheur de Vérité – récits, dits et contes soufis

lune

Question : Quelle est l’erreur fondamentale de l’homme ?

Réponse : Penser qu’il est vivant, alors qu’il s’est endormi dans la salle d’attente de la vie.

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Question : Comment puis-je m’aider moi-même ?

Réponse : En vous rappelant le proverbe rapporté par Saadi : « Le Chemin se trouve nulle part ailleurs que dans le service de l’homme. »

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Question : L’élève doit-il continuer à accomplir les tâches banales de l’existence ainsi que l’indiquent fréquemment les textes soufis ?
Réponse : Il y a un aphorisme à ce sujet : « Si vous cherchez de petites choses à faire, et si vous les faîtes bien, de grandes choses vous chercheront et demanderont à être accomplies. »

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Avant de partir, le jeune étudiant demanda audience à Bahauddin Naqshband afin de recevoir ses conseils. Ce dernier accepta de le recevoir ; il était entouré de quelques disciples. Après un moment de silence, Bahauddin lui demanda de poser sa question.

 » Maître, quel mode de vie dois-je adopter à Samarcande, qu’est-ce qu’il faut faire et ne pas faire ? « 

Bahauddin  lui répondit alors :

« Laisse toi vivre ! Vole pour subvenir à tes besoins, et n’oublie pas de m’apporter ma part. Omets de faire tes prières et néglige ta tenue. Efforce toi toujours de prendre le dessus sur autrui. Bref, que l’absence de principes et la ruse soient tes guides ! « 

Le jeune étudiant devint agité et mal à l’aise ; après avoir tout entendu, il se précipita vers la porte.

Quelques semaines plus tard, Bahauddin demanda si quelqu’un avait des nouvelles de son candidat-disciple.

 » Oui, dirent les élèves, il mène une vie exemplaire à Samarcande. Il est vrai qu’il raconte aussi que vous êtes Satan en personne et que vous vouliez le détourner du droit chemin ! « 

Bahauddin se mit à rire :  » Si je lui avais conseillé une voie vertueuse, il ne m’aurait pas obéi, c’était tout ce qu’on lui avait rabâché dans son jeune âge. Mais quand j’ai assailli son moi intérieur en lui proposant un étrange mode de vie, il s’est rendu compte qu’il préférait le sort d’un homme vertueux et obligeant. « 

Le maître lui avait fait prendre conscience, par la loi de l’effet inverse, du chemin qu’il devait prendre, par sa propre détermination.

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Il n’y a qu’un moyen de découvrir si vous avez besoin d’un clou ou d’une vis dans votre planche. Enfoncez le clou. Si le bois se fend… C’est une vis qu’il vous fallait !

Idries Shah dans Chercheur de Vérité – récits, dits et contes soufis

Une pièce musicale de Sufi Lounge – Sufi Love

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