
Les gens craignent de mourir parce qu’ils redoutent l’inconnu. Mais justement, qu’est-ce que l’inconnu? Je te propose Oscar, de ne pas avoir peur mais d’avoir confiance.
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Si je m’intéresse à ce que pensent les cons, je n’aurai plus de temps pour ce que pensent les gens intelligents.
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J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie, c’était un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau: on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n’était pas un cadeau, mais juste un prêt. Alors on essaie de le mériter. Moi qui ai cent ans, je sais de quoi je parle. Plus on vieillit, plus faut faire preuve de goût pour apprécier la vie. On doit devenir raffiné, artiste. N’importe quel crétin peut jouir de la vie à dix ou à vingt ans, mais à cent, quand on ne peut plus bouger, faut user de son intelligence.
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Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s’incrustent, qui t’alourdissent, qui t’immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent. Tu vas devenir une décharge à vieilles pensées qui puent si tu ne parles pas.
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Nous oublions que la vie est fragile, friable, éphémère. Nous faisons tous semblant d’être immortel.
Éric-Emmanuel Schmitt (1960) est un écrivain et réalisateur français naturalisé belge. Ses œuvres sont très inspirantes.
Eric-Emmanuel Schmitt dans Oscar et la dame rose
Une pièce musicale Benedictus from The Armed Man – Karl Jenkins
