
Comment empêcher qu’un amour décline une fois ses heures de triomphe passées ?
Pratiquant assidûment l’alpinisme, je limiterai ma réponse au koan zen que voici : « Quand tu arrives au sommet de la montagne, continue de grimper. »
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Aimer c’est donc aimer l’autre non le transparent mais l’opaque, l’énigmatique, l’insaisissable que l’on aura jamais fini d’explorer. Explorer et non coloniser. L’amour qui commence comme une aventure ne devrait jamais cesser de l’être ; accueil sans attente, sans image, accueil de l’inattendu…
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L’absence de tout espoir offre à l’amour l’espace de liberté ; aimer désespérément serait le secret sans cesse vivant, sans attente, sans présupposé, sans exigence, dans une sorte de gratuité de l’acte d’aimer.
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Le seul mot vrai de sagesse c’est « oui » ; le seul oui absolument complet, c’est l’amour. Il n’y a pas d’autre façon de dire oui au réel, en tout cas de façon plus complète et plus satisfaisante que de l’aimer tel qu’il est. C’est le oui joyeux. Aimer c’est se réjouir ; dire oui à ce qui est c’est être du côté de l’amour.
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Il y a un amour de soi à trouver, ou à retrouver. Si l’amour est joie, si aimer c’est se réjouir, c’est aussi se réjouir de soi-même. L’amour de soi n’est en rien une faute, au contraire. Pour nos enfants, pour nos amis, pour nous-même, pour la vie… l’effet de nous savoir mortels est une raison d’aimer encore davantage.
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Tout ce que nous vivons de présent et de vrai est un moment d’éternité. Toute notre vie, en tant qu’elle est vécue au présent, en tant qu’elle est vraie, est ainsi une vie éternelle.
La vie éternelle n’est pas pour après la mort… La vie éternelle c’est ici et maintenant.
Marie de Solemne, le philosophe André Comte-Sponville, le physicien Étienne Klein et le théologien Jean-Yves Leloup en explorent ici les paradoxes.
Qu’est vraiment l’amour ?
Marie de Solemne, André Comte-Sponville, Jean-Yves Leloup et Etienne Klein dans Aimer désespérément
Une pièce musicale de Sven Helbig · Dresdner Kreuzchor · Staatskapelle Dresden · Martin Lehmann – Sanctus
