Mystiques du Tibet

Intellectuel n’est pas toujours synonyme d’intelligent.

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Un jour, le Bouddha voyageant avec quelques-uns des ses disciples rencontra un yoguin émacié, seul, dans une hutte au milieu de la forêt.

Le Maître s’arrêta et s’enquit du temps pendant lequel l’ascète avait vécu à cet endroit pratiquant des austérités. Vingt-cinq années, répondit le yoguin. – Et quel résultat avez-vous obtenu après de si durs efforts, demanda encore le Bouddha. – Je suis capable de traverser une rivière en marchant sur l’eau, déclara fièrement l’anachorète. – Ah ! mon pauvre ami ! répliqua le Sage avec commisération. Avez-vous vraiment gaspillé tant de temps pour cela, alors qu’il suffit d’une obole pour être transporté dans le bac du passeur

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Quoi que le bouddhisme originel dénie l’existence d’une âme permanente qui transmigre, et considère cette théorie comme la plus pernicieuse des erreurs, la grande majorité des bouddhistes sont retombés dans l’ancienne croyance des Hindous concernant le jîva (le « moi ») qui, périodiquement, « change son corps usé pour un nouveau corps, comme nous rejetons un vêtement usé pour en revêtir un neuf ».

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Je me rappelle la repartie amusante d’un lama de Trachilhumpo à qui je disais que certains philings croyaient à la possibilité de communiquer de cette façon avec les esprits des morts et même, aussi, avec certains maîtres mystiques tibétains. « Et ce sont ces gens-là qui ont conquis l’Inde ! » s’écria-t-il, confondu par la naïveté de ces Anglais redoutables.

Louise Eugénie Alexandrine Marie David, plus connue sous son nom de plume Alexandra David-Néel (1868-1969), de nationalités française et belge, est une orientaliste, tibétologue, chanteuse d’opéra, journaliste, écrivain et exploratrice française.

Alexandra David-Néel dans Mystiques et magiciens du Tibet

Une pièce musicale Tibet: Tibetan Monks – Playing Long Horn – Longhorn

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