Oro

À première vue, le Costa Rica n’offre pas l’aspect d’une terre d’aventure. Tout petit pays coincé entre le Panama au sud et le Nicaragua au nord, c’est une Suisse qui aurait subi une dévaluation de 700 p. 100 en quelques mois… La misère commence à faire son apparition, encore très discrète, car si le Tico moyen n’a pas d’argent, il peut toujours se procurer les produits de base, riz, haricots, banane et café. Il n’y a pas encore de famine au Costa Rica, mais il n’y a plus de luxe. Mon premier contact avec le pays avait été la fouille d’un cimetière précolombien dans le centre du pays. J’avais déjà fait ce commerce, une quinzaine d’années auparavant au Pérou, mais dans des conditions différentes. Ici la forêt, quoique luxuriante, n’est pas agréable, et si le manque de nourriture nous a gênés, nous avons surtout souffert des colloradillas, insectes microscopiques qui se glissent par dizaines sous la peau, se précipitent vers le bas du ventre et y provoquent des démangeaisons insoutenables. Mais c’est la vente des objets précolombiens qui fut la plus rude : l’art n’a aucune valeur au Costa Rica et seuls les objets d’or ou de jade intéressent les antiquaires. Ceux-ci m’ont proposé parfois trois ou quatre dollars pour des objets vieux de plus de mille ans ! Un très beau vase de céramique, qui avait bravé les siècles, achèvera ainsi son existence sur la gueule d’un de ces cons de propriétaire d’une galerie précolombienne.

Heureusement que Diane avait pris le relais. Elle a vendu plusieurs pièces à des membres de l’ambassade française. C’est elle également qui a rencontré Schlommo.

Pourvu que ce petit juif sympathique et marginal ne m’ait pas menti. Il m’a dit que je perdais mon temps et qu’il y a des activités plus rentables dans ce pays. Il m’a affirmé que dans le Sud, il y a un endroit qui regorge d’or, la péninsule d’Osa. À l’écouter, il n’y a qu’à se baisser pour le ramasser. Il m’a laissé entendre toutefois que le coin est dangereux, peuplé d’un ramassis d’aventuriers et de criminels fuyant la justice.

 » Oro  » est un livre culte. Vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde entier, c’est le premier volume de la célèbre trilogie autobiographique de Cizia Zykë, qui se poursuit avec  » Sahara « , ses souvenirs de contrebandier du désert, et  » Parodie « , ses mémoires de parrain à Toronto. Cizia Zykë est un personnage hors normes.

Cizia Zykë dans Oro

Une pièce musicale Street Musicians Avenida Central San Jose Costa Rica