Apprendre en parlant

Lorsque l’on est jeune, on apprend en parlant. On pose des questions, notamment le fameux pourquoi qui interpelle les parents. On a l’impression que ce qui se dit se comprend. Et puisque nous recherchons des réponses verbales, nous finissons par valoriser le mode de communication verbale pour nous exprimer, nous faire valoir, pour démontrer notre savoir.

Lors des fêtes familiales ou de grandes rencontres entre amis, nous tentons de parler à tout le monde, et le résultat est qu’il est courant que tout le monde parle en même temps. Nous créons des cercles d’amis ou nous nous partageons tout, ou l’on se dit tout même ce qui ne devrait pas se dire aux parents. Plus tard, au travail, nous faisons beaucoup de réunions pour tenter de résoudre les problèmes et parfois nous utilisons la tempête d’idée pour faire émerger les idées nouvelles. Il y en a même qui vont jusqu’à participer à des concours d’orateurs afin d’être récompensé pour notre maitrise de la parole.

On renforce ainsi l’idée que ce qui se dit se comprend.

Et ce mode prend plus d’ampleur avec les réseaux sociaux. Il est courant de voir des personnes qui sont dans un même espace se texter. Sur les réseaux sociaux, il faut donner notre opinion sur tout et sur rien, on argumente, on juge et le tout se consolide au fil de l’émergence de nouvelles applications.

Nous arrivons à une culture d’expression ou ne laisse même pas l’autre personne finir une phrase, car nous n’écoutons pas vraiment, nous émettons.

Combien de personnes, lorsqu’ils sont dans une pièce où il y a du silence et à peine une lueur d’activité, ont l’impression de perdre leur temps ! Alors, ils font du social. Ils remplissent l’espace de sons même s’ils n’ont pas vraiment quelque chose de neuf à dire.

Avec le temps, j’ai découvert les vertus du silence. J’ai appris à apprivoiser, à apprécier, et même à le rechercher. Et lorsque nous nous y attardons, le silence nous semble alors plus puissant que les mots. Nous recherchons les sentiers du silence pour développer notre conscience, et notre savoir. Nous apprenons les quatre étapes, soit : observer, écouter, échanger et ensuite agir.

Ainsi, on sème l’idée que le silence est l’une des grandes portes du savoir.

Aujourd’hui, j’aime considérer les paroles comme des semences. Ils apportent une certaine structure pour aborder l’apprentissage, sans nécessairement produire du savoir. Les mots clés comme la compassion, la liberté, l’amour, l’entraide doivent être plantés en nous et nous devons les laisser mûrir en silence.

Puis, arrive un jour, où notre silence intérieur exprime ce qui nous touche dans tout notre être.

Une chanson de Fred Pellerin- Silence parole

Les paroles sur la vidéo

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