
Je me permets d’espérer que le monde sortira de ses troubles actuels, qu’il apprendra un jour à donner la direction de ses affaires, non pas aux escrocs et aux crapules cruels, mais aux hommes possédés de sagesse et de courage. Je vois devant moi une vision brillante : un monde où personne n’a faim, où peu sont malades, où le travail est agréable et non excessif, où le sentiment de gentillesse est commun et où les esprits libérés de la peur créent du plaisir pour les yeux, les oreilles et le cœur. Ne dites pas que c’est impossible. Ce n’est pas impossible. Je ne dis pas que cela peut se faire demain, mais je dis que cela pourrait se faire d’ici mille ans, si seulement les hommes se plieraient à la réalisation du genre de bonheur qui devrait être distinctif de l’homme.
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On ne cesse de me dire que je surestime le rôle de la raison dans les affaires humaines.
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La raison indique le meilleur moyen d’atteindre l’objectif que l’on s’est fixé. Elle n’a rien à voir avec le choix des objectifs. Les désirs, les émotions, les passions (choisissez le terme que vous voulez) sont les seules causes possibles de l’action.
La principale chose pour rendre le monde heureux est l’intelligence.
Un texte écrit en 1954, il y a 70 ans. Toujours actuel.
Bertrand Arthur William Russell (1872-1970), 3e comte Russell, fut un mathématicien, logicien, philosophe, épistémologue, homme politique et moraliste britannique.
Bertrand Russell dans Éthique et politique
Une pièce musicale de Bertrand Gosselin – Hymne à la paix
Composé il y a 45 ans
