La parabole de Mushin (dernière partie)

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De Charlotte Joko Beck   –  Soyez zen, en donnant un sens à chaque acte et à chaque instant

La parabole de Mushin  (dernière partie)

Un soir – allez savoir pourquoi –, Mushin se dit : « Ce soir, je vais faire zazen toute la nuit. Pourquoi, je n’en sais rien mais j’en ai envie… » Il y avait déjà belle lurette que Mushin ne cherchait plus monts et merveilles en faisant zazen; c’était devenu un acte très simple pour lui. Il restait assis, tranquillement, sans rien faire si ce n’est s’ouvrir à tout ce qu’il sentait en lui et autour de lui. Ce soir-là, il s’assit donc; il entendait le bruit des voitures qui traversaient la nuit, il sentait la fraîcheur de la brise nocturne, les mouvements subtils qui animaient son corps. Et il resta comme ça tout la nuit. Tout à coup, à l’aube, il entendit le vrombissement du grand train qui se rapprochait de plus en plus. Le train ralentit, ralentit encore, pour s’arrêter pile, devant lui. Et c’est alors que Mushin comprit : il avait toujours été dans le train, depuis le début; il était lui-même ce train. Il n’y avait pas de train à prendre, rien à accomplir, nulle part où aller. Il y avait simplement la vie, dans sa plénitude. Toutes les vieilles questions – qui n’en étaient pas vraiment – trouvèrent spontanément une réponse. Le train s’évanouit comme un mirage, sous le regard paisible du vieux petit bonhomme, tranquillement assis sur son coussin dans la lumière naissante du petit matin.

Mushin s’étira et se leva. Il partit faire du café pour tous ceux qui ne tarderaient pas à arriver pour travailler. Une dernière image de Mushin : il est dans l’atelier de menuiserie avec quelques-uns des plus grands garçons, en train de fabriquer des balançoires pour le terrain de jeux des gosses. Voilà donc l’histoire de Mushin. Que croyez-vous qu’il ait trouvé? Je vous laisse juges…

Fin

Une pièce musicale Comme un sage de Harmonium