Tu leur diras

Oui, tu leur diras

Oui, tu leur diras que l’amour existe et qu’il a toujours un après

Il faut s’aimer très fort et ça ne s’apprend pas.

On a vingt ans, trente ans et puis un jour soixante

Et pour s’aimer toujours, toi tu leur diras

Ça ne s’apprend pas

Ça ne s’apprend pas

Il y a d’abord l’aube dans le lointain des jours

Des corps qui se désirent comme de jeunes loups

Affamés et rompus au rythme de l’amour

Puis les serments du temps qui au fil des jours

S’effritent comme le mur que lézarde le temps

Des temps qui se retrouvent, des temps qui s’effilochent

On a peur, on se traque et pourtant…

Toi, tu leur diras que l’amour existe

Et qu’il y a toujours un après

Un temps où l’on se voit comme on est

Un temps où l’on se reconnaît

Et où l’on se rend grâces d’avoir survécu au naufrage du temps

À la grâce de Dieu qui nous a donné la vue

L’amour aveugle que d’autres ont ignoré

Toi, tu leur diras que l’on peut aimer

Que si le corps se lasse il y a d’autres vertus

Pour un prince des ténèbres qui a pu nous tenter

Combien de tendresse, combien de déchirements

Mais pour aimer, il faut être un enfant

Il faut tant de candeur, tant d’étonnement

Oui, tu leur diras que le bateau appartient à l’écume

Et l’écume au port

Où l’on revient toujours…

Jacques Brel

Maddly Bamy dans Tu leur diras

En 1971, Jacques Brel rencontrait Maddly Bamy. Dès lors, ils n’allaient plus se quitter. Atteint d’un mal incurable, Brel décide de commencer une nouvelle vie aux îles Marquises en Polynésie. Maddly le suit dans son paradis. Elle le suivra jusqu’au bout…
Ce livre est le testament que Brel souhaitait laisser. Fidèle à sa mémoire – cette mémoire qu’il lui demandait de recueillir, de noter, pour que rien ne s’efface et qu’il continue de nous parler -, Maddly nous laisse entendre la voix de Jacques, et entrevoir les moments de bonheur total qu’ils ont partagé, en dépit de la maladie.

Une pièce musicale de La Quête, Brel, Symphonie pour la Vie