Les mille monts de la lune

Pourquoi distinguer

le commencement de la fin ?

L’hiver passe, le printemps vient,

une année a coulé

Le Ciel aurait-il deux faces ?

L’homme ignorant erre dans ses rêves.

*

La lumière du jour

n’éclaire pas la nuit

Le miroir le plus pur

n’éclaire pas son envers

Comment mon cœur

peut-il être éclairé

Par la pleine lumière,

l’immuable sérénité ?

*

Être libre du matin au soir,

Flâner tranquillement, détaché des choses

Marcher sur les mille monts de lune

Suivre les nuages infinis

S’il n’y a pas de distinction entre toi et moi

Quelle séparation entre le vrai et le faux –

Même si l’oiseau n’apporte pas de fleur,

Le vent printanier répand son parfum.

*

Le vent agite les sourcils du saule,

le cœur tremble

De chaque vallée montent les nuages,

dans le cœur se lève la poussière

Inutile de poursuivre les vagues du monde

Éveillé, l’homme vrai comprend l’univers

*

Mon pinceau effleure le vide du papier.

Interminable la ligne sans retour se prolonge.

Soudain le soleil rouge s’éveille à la fenêtre.

Hai Ja Bang (1937- ) est une peintre, poète et calligraphe.

Bang Hai Ja dans Les mille monts de la lune : Poèmes de Corée

Une pièce musicale de La Lune de Corée (feat. Mathias Delplanque & E’Joung-Ju)