Cependant, si tu as un ami qui souffre, sois un asile pour sa souffrance, mais sois en quelque sorte un lit dur, un lit de camp : c’est ainsi que tu lui seras le plus utile.
Et si un ami te fait du mal, dis-lui : « Je te pardonne ce que tu m’as fait ; mais que tu te le sois fait à toi, comment saurais-je pardonner cela !
Ainsi parle tout grand amour : il surmonte même le pardon et la pitié.
Il faut contenir son cœur ; car si on le laisse aller, combien vite on perd la tête !
Hélas ! Où fit-on sur la terre plus de folies que parmi les miséricordieux, et qu’est-ce qui fit plus de mal sur la terre que la folie des miséricordieux ?
Malheur à tous ceux qui aiment sans avoir une hauteur qui est au-dessus de leur pitié !
Ainsi me dit un jour le diable : « Dieu aussi a son enfer : c’est son amour des hommes.
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L’homme a besoin de ce qu’il y a de pire en lui s’il veut parvenir à ce qu’il a de meilleur.
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L’un va auprès de son prochain, parce qu’il se cherche lui-même, et un autre parce qu’il aimerait se perdre. Votre mauvais amour pour vous-même fait pour vous de la solitude une prison.
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Souffrir de la solitude, mauvais signe : je n’ai jamais souffert que de la multitude.
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Mieux vaut ne rien savoir que beaucoup savoir à moitié !
Friedrich Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra
Une pièce musicale de Strauss – Ainsi parlait Zarathoustra