Naropa

Le Glorieux Naropa se rendit au temple de Brikamala.

Là, il débattit sur le dharma avec les panditas de l’endroit, ce qui ne réjouit point Tilopa.

« Tous les dharmas des corbeilles n’étant que vocabulaire et étymologie, mènent, tout comme le lait d’une vache qui est coupé avec de l’eau, à la duperie. Par la puissance des vagues de dons, ne serait-ce pas ce qui se révèle être sans souillure qui est important ? » pensa Naropa.

Dois-je aller méditer dans les cimetières de Kamalaroupa des montagnes de l’est, ou enseigner ? » demanda-t-il à son lama.

Tilopa répondit en lui tendant un kapala empli de déchets de nourriture à l’odeur infecte et à l’aspect repoussant.

« Mange ! » commanda-t-il.

Naropa fut donc forcé de l’absorber à contre-coeur, mais la saveur nauséabonde escomptée ne se fit pas sentir et devint, au contraire, délicieuse.

Le Glorieux Naropa se demanda :

« Ces aliments aux cent saveurs excellentes avaient l’apparence d’ordures avant de recevoir les vagues de dons. L’on doit donc penser qu’il en est de même pour les émotions perturbatrices qui apparaissent comme la cause du samsara tant que l’on ne l’a pas médité. Avec la méditation, celles-ci deviennent la béatitude du nirvana, à la fois bénéfique pour nous-même et envers les autres. »

Le Vénérable Tilopa répondit :

« C’est comme pense Naropa. »

*

Il est juste que tu te frappes pour savoir que souffrance et béatitude ont le même goût

Dans La vie de Naropa : Tonnerre de grande béatitude

Une pièce musicale de Daiqing Tana – Ongmanibamai

La chanson est en mongol et le titre est une traduction mongole du mantra sanskrit Om mani padme hum