Cantique des oiseaux

Tous les oiseaux du monde un jour se réunirent

Oiseaux de toutes espèces, connues ou inconnues

Et se dirent entre eux : « Nul ne voit ni ne vit

Aucun pays au monde sans un roi à sa tête !

Pourquoi notre royaume n’a point de souverain ?

Il faut que cela cesse, nous en sommes certains

Peut-être pourrions-nous unir tous nos efforts

Et nous aller trouver enfin sa Majesté ?

*

J’ai survolé longtemps les plaines et les mers

J’avançais pas à pas, la tête dans les cieux

J’ai franchi les montagnes, les vallées, les déserts

J’ai parcouru un monde dans le temps du déluge

J’ai fait bien des voyages auprès de Salomon

Arpenté maintes fois la surface du globe

Ainsi donc, moi je sais qui est mon Souverain

Je ne peux pourtant pas aller seule vers lui

Mais si vous devenez mes compagnons de route

Vous trouverez accès à Son intimité

Il faut vous libérer de votre égocentrisme !

Subirez-vous longtemps votre absence de foi ?

Qui renonce à sa vie gagnera sur lui-même

Dans la voie de l’Aimé qui est source de vie

Il sera au-delà et du bien et du mal

Donnez donc votre vie et entrez dans la danse

Qui à ce seuil royal finit en révérence

La Divinité, est invisible ; elle ne peut que se manifester dans le cœur, miroir de l’âme.

Les âmes oiseaux comprennent alors qu’elles doivent se jeter dans le feu qu’est Sîmorgh pour

en saisir l’essence, mourir pour renaître, devenir rien pour devenir Tout.

Farid ud-Din’ Attar dans Le Cantique des oiseaux

Une pièce musicale de Dariush Zarbafian -Pichdaramad Ommid (Prelude of Hope)