Hasard ou interdépendance

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Quand on parle d’interdépendance, nous cherchons à mettre en lumière le fait que les événements et les phénomènes sont connexes.

La proximité du mot interdépendance avec le concept de réciprocité induit une suggestion de liens toujours directs entre deux choses. La graine et le fruit sont reliés, donc interdépendants. Cette affirmation n’est pas nécessairement toujours fausse, mais elle n’est pas toujours vraie. Il faut prendre en compte quelques nuances.

Il est vrai qu’en plantant une graine, nous augmentons nos chances qu’un jour nous puissions récolter un fruit. Mais, si nous voulions parler d’interdépendance, il faudrait prendre en compte les conditions multifactorielles et multidimensionnelles. Donc, la perspective conditionnelle.

Nous pouvons planter une graine et celle-ci va devenir un germe, puis une plante, puis un arbre et enfin produire pour certaines espèces un fruit.

Entre l’affirmation théorique et la réalité, il y a tout un monde. En effet, pour atteindre un tel résultat, il faut la bonne température, le bon ensoleillement, la bonne pollinisation, l’absence de développement urbain, une pluie pas trop acide, etc.

Donc, planter une graine peut, par la relation conditionnelle avec toutes les variables essentielles, donc les conditions positives, produire un fruit. Dans les autres cas de figure, cela ne permet que d’enrichir la terre d’une matière compostable et susciter un tout autre scénario, une autre voie.

La réciprocité nous amène la vision que la cause produit un effet et introduit une vision où tout semble déterminer. Mais dans les faits, ce que nous vivons est plus complexe et relève de l’interdépendance, soit d’une production de soi et de l’environnement qui nous est conditionnel à des facteurs convergents.

Si nous sommes au bon moment, au bon endroit, avec la bonne intention et dans les bonnes conditions, nous pouvons profiter et participer aux battements d’ailes du papillon qui a eu lieu il y a trois jours à des lieux d’où nous sommes. Mais ce n’est pas forcé, pas voulu, et pas déterminé par nous uniquement. C’est possible, car aucun acte ne se perd ou n’est sans conséquence.

Nous évoluons par un moi, ce même moi, qui se voit et qui se définit une représentation du monde différente de l’époque de la petite enfance, de l’adolescence, de l’âge adulte jusqu’à aujourd’hui. Nous sommes toujours ce moi, malgré les différences de conditions, réalités, et croisements possibles.

Nous ne sommes pas ce qui est écrit depuis notre naissance et nous ne sommes pas le fruit du hasard. Nous sommes des êtres de la vie qui coproduisons le devenir à partir de facteurs conditionnels et qui tendons à aspirer à notre propre réalisation.

Pour grandir, nous devons réunir, en toute synchronicité, les conditions personnelles et ainsi dépasser nos conditionnements et modèles sécurisants et les conditions externes essentielles à notre parcours choisi.

L’ensemble des conditions, des facteurs et des déterminants font partie d’un vaste mouvement ou la seule conspiration possible provient de cet esprit ayant la hardiesse de tenter, à lui seul, de réaliser le propre dessein de notre vie.

Une chanson de Yusuf / Cat Stevens – The Wind

Les paroles en français sur https://www.lacoccinelle.net/971219.html

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