Beaucoup de personnes ont fait l’expérience de l’indépendance. Ils vous diront qu’ils ont eu beau tout vouloir séparer, trier, classer, il existait toujours ce lien, ce sens qui dépassait ce qu’ils divisaient. Nous aimerions tellement être indépendants, puisque nous ressentons la solitude, mais c’est deux réalités différentes.

Bien que nous sommes seuls, nous ne serons jamais complètement indépendants, car la vie est interdépendance. Nous avons besoin de l’atmosphère, de la terre, de notre environnement pour nous soutenir, et ce, à chaque instant. Bien que parfois il n’y ait pas de relation directe, nous pouvons découvrir l’interdépendance.

Regardez une rivière, l’eau s’écoule, il y a des vagues, des torrents, et tout un écosystème. Aucun de ces éléments n’est indépendant ou dépendant. La rivière est ceci, avec tout cela, interdépendante, et la diviser n’a de sens que pour notre captation par notre esprit, pour mieux comprendre, pour imaginer, pour trouver…

Nos relations avec l’autre sont du même ordre et peuvent prendre trois formes de représentation.

D’une part, nous pouvons la maintenir dans une espace de dépendance, et vous le savez, c’est très souvent ce qui arrive dans la relation amoureuse. Nous forgeons des liens dans nos esprits pour implanter une dépendance qui se traduit par des comportements quotidiens de captation. Et, cette fiction de l’esprit devient une prison, une illusion si réaliste que certains soient prêts à blesser ou à tuer pour elle. La dépendance nous rapproche d’une personne et nous éloigne d’une réelle relation.

D’autre part, il est aussi possible de développer des relations indépendantes. Nous ne sommes pas proches, mais voulons créer une complicité. L’ajustement mutuel est souvent difficile, bien que chacun laisse une bonne part de liberté à l’autre. Il arrive que cette impression que le partage n’a pas d’importance peut apporter l’éloignement et l’indifférence. En fait, chacun reste dans son propre espace. La relation est parallèle et non interactive.

Enfin, lorsque la synchronicité et la communication agissent même dans le silence, même par delà la distance, c’est que la relation s’élève à l’interdépendance. Dès le premier contact, c’est le lien. Il y a un jardin en soi qui s’étend jusqu’à l’autre. Aucun n’est réellement dépendant, ni indépendant. Il y a comme un lien constant qui s’opère, l’acceptation de l’autre est naturelle, avec ses forces ses faiblesses, tout est simple, joyeux et intense. Certains parlent d’âme sœur et d’autres de connexion. Nous sommes loin des deux autres types de relation reposant sur des arrangements biologiques, sociaux, psychologiques, avec une bonne dose de contrôle. Il nous arrive de ressentir ce type de synchronicité, mais rarement nous l’écoutons.

L’amour est interdépendance. Vouloir être en relation réelle est cette quête d’interdépendance, où l’autre a un sens pour ce qu’il est, et non pour ce qu’il apporte.

Une chanson avec Lara Fabian et Mauranne – Tu es mon autre

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