
Je choisis l’ordre sensible contre la tyrannie sclérosante des ambitions.
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Le sensible nous promet l’infini ; il arrive même qu’il nous l’offre.
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Le monastère extérieur s’élève par addition de pierres, le monastère intérieur, lui, résulte d’un incessant déblaiement. Le sensible procède d’un travail similaire.
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Le bonheur n’est peut-être qu’une épreuve qui a bien tourné. Ou une bienheureuse disposition du cerveau. Qu’en sait-on au juste sinon que tout instant recèle une chance de bonheur, et qu’il ne tient qu’à nous de la saisir ?
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(Rilke au jeune poète Kappus qui lui confiait son désir d’écriture) … « Une seule chose est nécessaire : la solitude. La grande solitude intérieure. Aller en soi-même et ne rencontrer durant des heures personne, c’est à cela qu’il faut parvenir ». Il faut être seule pour s’ouvrir au monde. Seule aussi pour faire entrer le monde en soi et le laisser agir…
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N’appartenir à personne, ne faire dépendre son bonheur de personne ni de rien, c’est l’assurance d’un parfait contentement. Est- ce possible?
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J’aime ma solitude comme le croyant de dieu qu’il n’a pas choisi.
Élisabeth Barillé dans Petite éloge du sensible
Reporter pour différents magazines, elle a fait plusieurs voyages en Inde, sources de deux de ses textes. Ici elle explore la voie de la sensibilité.
Une pièce musicale de Saint-Saëns: Carnival of the Animals – The Swan
