La conscience invisible

Toutes ces remises en question auraient dû intervenir depuis longtemps. L’attention exclusive accordée à la « sphère extérieure » a provoqué une grave fracture entre la dimension personnelle de l’expérience humaine et le monde officiel de la science. Les scientifiques ont délaissé certains concepts d’une valeur humaine primordiale, tels que l’espoir et la notion de sens. La rupture entre objectivité et subjectivité a été sommairement traitée de « non-problème » ou de problème réservé à la religion mais étranger à la science.

Ce clivage a également entraîné de fâcheuses erreurs technologiques ainsi qu’une défiance croissante du grand public à l’égard de la science. Ce qui est fort regrettable car les méthodes scientifiques offrent des instruments inégalés pour surmonter les limitations personnelles et essayer d’appréhender la vérité.

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Depuis fort longtemps, ce fameux « sens commun » suppose qu’objectivité et subjectivité appartiennent à deux mondes bien distincts et sans aucun rapport. Ce qui est subjectif se déroule « en moi, dans ma tête », et ce qui est objectif se passe « à l’extérieur, dans le monde ». Au lieu de cette stricte dichotomie, les phénomènes psi suggèrent plutôt un spectre continu : l’habituelle dissociation entre l’espace et le temps est probablement trop restrictive.

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Pour que se maintienne la santé physique et morale, non seulement des individus, mais aussi des sociétés, nous devons croire que nous vivons dans un monde riche de sens et de valeurs. Or, le psi évoque un tel « univers conscient », non uniquement comme méthode thérapeutique, mais comme réalité.

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Le psi ressemble à un arbre énigmatique au cœur d’une forêt enchantée. Les critiques ne voient pas la forêt parce qu’ils sont trop occupés à scier les arbres. Les enthousiastes naïfs ne voient pas les arbres parce que la forêt les fascine. Quant aux autres, ils sont absorbés par les soucis de la vie quotidienne, mais ils s‘étonnent en entendant à l’occasion des anecdotes étranges sur les arbres et la forêt, et ils ont parfois la stupeur d’en trouver un qui pousse dans leur jardin.

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Le terme « mystique » se réfère à la perception immédiate de la réalité, à une connaissance directement révélée plutôt qu’indirectement apprise.

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La science se concentre sur les phénomènes extérieurs et objectifs, tandis que le mysticisme s’attache aux phénomènes intérieurs et subjectifs.

Dean Radin dans La conscience invisible

Une pièce musicale de Steven Gutheinz – Vision