Il y a 57 ans déjà commençait l’exil…

Tibet Drapeaux de prière

La journée du 10 mars 2016 marque le 57ème anniversaire du soulèvement national des Tibétains contre l’occupation chinoise débuté en 1950.

Ce jour-là, le 10 mars 1959, à Lhassa, la capitale du Tibet, on rapporte que 30 000 Tibétains se massèrent autour du palais de Norbulinka pour empêcher le Dalaï-Lama d’être enlevé par les Chinois. Ce soulèvement se solda par un massacre : rien que dans la ville de Lhassa, 15 000 Tibétains furent tués. Le 17 mars au soir, les chefs de file de la rébellion quittent Lhassa en emmenant le Dalaï-Lama et commence alors l’exil du peuple tibétain.

Voici quelques citations du Dalaï Lama que j’ai choisi en lien avec cette journée aujourd’hui.

Lors de l’invasion des Chinois en 1950, quand la jeune armée communiste a franchi nos frontières, ces hauts dignitaires ont confié notre défense à nos divinités. Un personnage officiel aujourd’hui décédé m’a assuré que nous n’avions aucun souci à nous faire. Nos dieux nous protégeraient des Chinois. […] Mes yeux se sont ouverts très vite, mais vous imaginez ! Au milieu du XXe siècle, des prières contre des canons ?

Tirée du livre La Force du Bouddhisme du Dalaï Lama

Si d’aventure je développais à l’égard des Chinois quelque sentiment de rancune, de colère ou de haine, qui serait le perdant? Moi-même, car j’y perdrais mon bonheur, mon sommeil, mon appétit, tandis que ma rancœur n’affecterait aucunement les Chinois. Me tourmenter à l’excès m’empêcherait de rendre heureux mes proches.

Libre à certains de me critiquer; pour ma part, j’essaie de rester joyeux. Si nous voulons oeuvrer efficacement pour la liberté et la justice, il est préférable de s’y employer sans colère ni mauvaise volonté. Si nous nous sentons sereins et agissons pour un motif sincère, nous pouvons abattre une immense besogne pendant les trente ou cinquante ans d’activité qui nous sont alloués. Et si quelques résultats positifs ont déjà été obtenus en ce domaine, je crois pouvoir affirmer que c’est en partie dû à mon engagement dans la cause de la non-violence, engagement motivé par une authentique croyance: la croyance en la fraternité humaine.

Tirée du livre Samsara du Dalaï Lama

J’ai découvert par ma propre expérience, limitée, que le plus haut degré de sérénité intérieure naît du déploiement de l’amour et de la compassion. Plus nous nous soucions du bonheur des autres, plus notre sentiment de bien-être grandit. Le fait de cultiver une attitude de proximité chaleureuse envers autrui calme automatiquement l’esprit. Cela contribue à dissiper les peurs et les incertitudes qui peuvent nous troubler, et nous donne la force de faire face à d’éventuels obstacles. C’est la source suprême de succès dans la vie.

Aussi longtemps que nous vivrons dans ce monde, nous rencontrerons forcément des problèmes. Si dans ces moments-là nous perdons espoir et courage, nous réduisons d’autant nos capacités à faire face aux difficultés. Si, en revanche, nous gardons à l’esprit que nous ne sommes pas les seules victimes de cette souffrance, mais qu’elle est notre lot commun à tous, cette optique plus réaliste renforcera notre détermination et notre aptitude à surmonter les épreuves. Grâce à cette attitude, chaque nouvel obstacle peut être véritablement perçu comme une occasion supplémentaire autant que précieuse de faire progresser notre esprit!

Nous pouvons ainsi, par des efforts successifs, devenir peu à peu compatissants, autrement dit mettre en œuvre à la fois une réelle empathie vis-à-vis de la douleur des autres et une volonté d’abolir leurs souffrances, le résultat étant que notre propre sérénité et notre force intérieure en seront d’autant accrues.

Le besoin d’amour est le fondement de l’interdépendance qui nous lie les uns aux autres. Si doué et si habile que soit un individu donné, il ne peut survivre seul.

Tirée du livre L’esprit en éveil : Conseils de sagesse aux hommes d’aujourd’hui du Dalaï Lama

 

Une chanson La Tibétaine d’ Yves Duteil