Les origines du totalitarisme

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Les hommes normaux ne savent pas que tout est possible.

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La principale caractéristique de l’homme de masse n’est pas la brutalité ou le retard mental, mais l’isolement et le manque de rapports sociaux normaux.

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Le succès ou l’échec, dans des circonstances totalitaires, est dans une très large mesure une question d’opinion publique organisée et terrorisée. Dans un monde totalement fictif, les échecs n’ont pas à être enregistrés, admis et rappelés. Pour continuer à exister, la réalité des faits elle-même dépend de l’existence du monde non totalitaire.

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La fascination naissait non de l’habilité de Staline et de Hitler dans l’art du mensonge, mais du fait qu’ils étaient capables d’organiser les masses en une unité collective qui soutenait leurs mensonges avec une impressionnante magnificence.

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Le sujet idéal du totalitarisme, ce n’est pas le nazi convaincu ou le communiste convaincu ; ce sont plutôt les gens pour lesquels la distinction entre fait et fiction (c’est-à-dire la réalité de l’expérience) n’existe plus.

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Plus important que ces considérations techniques, le totalitarisme a défini idéologiquement ses ennemis avant de s’emparer du pouvoir, de sorte que les catégories de « suspects » n’étaient pas établies en fonction des informations de police. Ainsi les juifs dans l’Allemagne nazie, pas plus que les descendants des anciennes classes dirigeantes en Russie soviétique, n’étaient-ils pas suspects d’activités hostiles : ils s’étaient vus déclarer ennemis « objectifs » du régime, conformément à l’idéologie de celui-ci.

Hannah Arendt dans Les origines du totalitarisme, Tome 3 : Le système totalitaire

Une chanson de Rufus Wainwright -Trouble in Paradise

 Les paroles sur  https://www.beatgogo.fr/traduction-paroles/rufus-wainwright/21271/trouble-in-paradise