Juste après la fin

Le bonheur tient à l’équilibre entre relation et solitude, entre amour des autres et amour de soi.

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Lorsque le désir nous lie a une passion, il nous asservit et finalement nous rend malheureux et dangereux pour les autres. A l’inverse, lorsque le désir reste sous la maîtrise de notre cœur et de notre intelligence, lorsque nous savons le limiter quand cela est nécessaire et l’orienter vers des choses ou des personnes qui sont bonnes pour nous, il nous apporte les plus grandes joies de l’existence.

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Il y a de nombreuses qualités à développer pour grandir en humanité. Mais la mère de toutes est sans doute l’émerveillement. Un homme ou une femme qui ne savent plus s’étonner et s’émerveiller perdent ce qu’il y a peut-être de plus essentiel dans leur humanité: la conscience de l’éclat du monde et du miracle de la vie.

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La joie est le fruit d’un dévoilement. Comme l’amour, elle réside au plus profond de l’esprit et du cœur de tout être humain. La joie de vivre est naturelle chez les enfants. Elle est comme une source jaillissante. Puis les soucis de la vie, les peurs, les déceptions et les tristesses vont progressivement obstruer cette source. Il s’agit de se débarrasser des idées et des croyances erronées, des peurs, des tristesses et des colères qui empêchent la source de jaillir. L’eau pourra alors couler et inonder l’âme de joie. C’est ainsi que nous redevenons comme ces petits enfants, qui se réjouissent d’un rien, qui vivent dans l’instant présent, qui s’émerveillent de tout et ne cesse de rire.

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L’une des choses les plus importantes est de veiller à nos paroles en les passant par les trois tamis de la vérité, de la bienveillance et de l’utilité.

Frédéric Lenoir (1962) est philosophe, sociologue, historien des religions, conférencier et écrivain.

Frédéric Lenoir dans L’âme du monde II : Juste après la fin du monde

Une pièce musicale de Evgeny Grinko – Zapad Slunce