Par ta fenêtre

En revenant d’une promenade dans la forêt, je saisissais tout le contraste entre le monde urbain et la nature.

Vivre en ville, c’est suivre un parcours qui reprend un itinéraire, entre le temps que nous avons pour nous à la maison, et le temps que nous consacrons à réaliser des choses pour la collectivité. Nous occupons un espace qui est notre havre de paix, notre chez-soi, pour nous rendre à celui qui nous est assigné par notre travail. Pour beaucoup, vivre, ce sera de passer d’un espace à un autre en essayant et en suivant ce que nous devons voir.

Nous nous déplaçons entre les murs qui cloisonnent les petits mondes qui nous entourent. En prenant le temps d’y regarder de plus près, le matin, lorsque nous sortons de chez soi, nous longeons des murs réels ou invisibles qui se dressent tout le long de notre parcours. Les corridors pour sortir de la maison, les façades des maisons dans la rue, les murs de pierres et de fers forgés qui referment les jardins.

Nous passons devant des portes fermées, des espaces cloisonnés, souvent étanches. J’étais arrivé à passer devant ceux-ci tous les matins sans m’en soucier et j’ai appris à suivre les codes.

En continuant de prendre le temps d’y regarder de plus près, nous pouvons prendre conscience de cette représentation de la vie qui nous a amenés à penser en fonction des murs que nous avons érigés, et nous amenant à suivre les voies de passage qui se dessinaient pour se faufiler, nous frayer un chemin vers l’emplacement qui nous était assigné.

Le contraste est saisissant avec la nature, les espaces clos comme les grottes et les cavités sont en petit nombre. Nous n’y suivons généralement pas de parcours attitré, et nous n’avons pas beaucoup de contraintes au regard de l’utilisation de l’espace.

Il n’y a pas de meilleur endroit pour vivre, mais, avant tout, il y a une différence radicale d’utilisation de l’espace. Apprendre à intégrer ces deux représentations du monde, permet de repousser les concepts du possible et de la normalité. Il est alors envisageable d’explorer les vertus du vagabondage, c’est-à-dire, de nous rendre là où nous sommes nulle part.

Certains cherchent une place pour se mettre à l’abri de la démesure humaine, d’autres tentent de nouvelles ouvertures pour dégager l’horizon.

C’est en réapprenant à nous déplacer librement que nous prenons conscience du pouvoir d’une fenêtre sur l’autre.

Une chanson de Yves Duteil – Le mur de la prison d’en face

Les paroles sur https://greatsong.net/PAROLES-YVES-DUTEIL,LE-MUR-DE-LA-PRISON-DEN-FACE,18830.html

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