Le souffle du maître

À l’ashram de Kankhal, on leur parla d’un vieux Sage français qui pourrait peut-être les aider. Mais Izou refusa de le rencontrer, épuisée de chercher en vain. Michel alla le trouver. Il lui confia que la douleur de sa femme semblait sans issue. Ce Sage vivait coupé du monde dans sa chambre, mais il accepta de rencontrer cette femme à bout de souffle. De son côté, Izou suivit les conseils de son mari et attendit le moine sur un banc, dans la cour face au Samadhi. Il s’assit près d’elle. Elle ne le regardait pas, les yeux tournés vers sa souffrance. Il lui dit tout doucement : « Il paraît que vous avez un gros problème. » Elle répondit : « Oui, je cherche un vieux monsieur qui m’appelle en rêve et je ne le trouve pas. » Furieux, il rétorqua : « Pas si vieux que ça quand même ! » Elle se tourna vers lui. C’était lui. Elle ressentit alors un choc immédiat. La conscience en arrêt, le corps qui tremble, l’âme qui explose, une joie douloureuse, trop immense pour son cœur meurtri. L’évidence qu’elle était enfin à sa place auprès de Vijayananda. Le lendemain, il lui lança : « Mais pourquoi avez-vous tant tardé ? »

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MA Anandamayi : «  Les gens cherchent toujours de nouvelles occasions de réussir dans les affaires de ce monde, mais bien peu se rendent compte qu’aussi longtemps qu’ils poursuivent exclusivement des profits matériels, ils doivent rester en dehors de la chambre intime de l’âme. « 

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Je rêvais de rencontrer dans un regard la lumière du désert. Pendant des années, cette terre m’avait mise sur la voie de l’essentiel. Désormais, je cherchais un guide.

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Quand je la voyais par hasard, j’étais subjuguée par son regard perçant et lumineux. Elle semblait voir plus loin que nous. J’arpentais les déserts en quête de sens, de vérité, de beauté, de souffle, de pureté surtout. Tout ce que je cherchais, je le devinais en elle, mais je ne m’approchais pas, respectant sa distance.

À travers ce récit, aussi émouvant que plein d’enseignement, du voyage initiatique qu’elle a effectué auprès d’un maître spirituel indien, Blanche de Richemont nous fait découvrir un être rare, à la sagesse et à l’humour libérateurs, et salvateurs.

«  Je rêvais de rencontrer dans un regard la lumière du désert. Pendant des années, cette terre m’avait mise sur la voie de l’essentiel. Désormais, je cherchais un guide. « 

Ce guide, Blanche de Richemont l’a trouvé dans un petit village d’Inde, aux pieds de l’Himalaya. Vijayananda, disciple de Ma Anandamayi, une des plus grandes saintes que l’Inde ait portées, l’a acceptée auprès de lui pour tourner son existence vers la Joie. Pour l’aider à faire ce choix radical. Malgré tout.

Ces pages racontent son voyage auprès de cet homme considéré en Inde comme un Rishi, un Maître de l’humanité. Un être rare, à la sagesse et à l’humour libérateurs.

Un chemin initiatique semé de larmes et de rires, de doute et d’évidence. De lumière.

Blanche de Richemont dans Le souffle du maître

Une pièce musicale de Beatrice Deer and Pauyungie Nutaraaluk throat singing