«Z» pour «zei» – il vit

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Là où tombe un héros, un peuple se lève.

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Le juge est jeune, beau, courageux. Espoir de guérison pour la gangrène. Rêve amarré à la jetée. Porte ouverte sur la prison. Sans eau. Sans lumière. Il fouille l’obscur réduit. « J’accomplis mon devoir. » Patience. Il travaille. Il tisse la toile dont les marchands vont venir estimer le prix. Il la veut à toute épreuve. Avec deux aiguilles, fourchettes chinoises il compte chaque point, dévide le riz, grain par grain. Chaque geste d’aiguille est bien calculé. Chaque point en relation avec un autre point.

Le juge possède un grand stéthoscope. Il est une lune fouillant le stade quand le match se déroule sous les projecteurs. Des milliers de spectateurs sont pris par le jeu. Lequel d’entre eux a payé les joueurs en leur demandant de mal jouer? Qui a misé une fortune dans leur dos? Le juge examine le cliché cinématographique du crime : il lui faut préciser la nature des taches suspectes. Aucun doute ne doit subsister.

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La paix n’est pas idée. Elle est action.

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Les mots sont des symboles, eux aussi. Seuls les sentiments sont authentiques. Je ne trouve pas les mots qu’il faut pour dire que je t’aime, que je ne puis vivre sans toi, paix.

Vassilis Vassilikos dans Z

Un matin de mai 1963 les murs d’Athènes se couvrirent d’innombrables «Z»: le député de gauche Lambrakis venait d’être assassiné en pleine rue sous l’oeil complice de la police. «Z» pour «zei» – il vit – devenait le symbole, le cri de révolte du peuple grec.

L’étude des minutes du procès a permis à Vassili Vassilikos de faire, à travers l’autopsie d’un meurtre politique, celle du mécanisme universel qui fait d’un homme un assassin et d’une caste, ses complices.

 

Une pièce musicale du Film Z  -Il est Vivant (Thème du film Z) – Pilar Tomás