Zen, assis et debout?

ImAGE Changer de point de vue

… le zen préconise de prendre des temps de méditation réguliers, en trouvant une posture physique juste. Le dos doit rester droit, la colonne vertébrale étirée, comme si un fil partait du sommet du crâne pour atteindre le ciel. Et en même temps, le zen incite à nous ancrer dans le sol, en ayant la sensation d’être enracinés dans la terre. L’ensemble crée un état de stabilité, mais sans tension. Cette attitude n’est pas si simple à adopter à notre époque où les personnes sont souvent dans une agitation permanente. Mais ce n’est qu’à partir de cette position que nous pouvons identifier ce que représente la peur pour chacun de nous et élaborer une réponse pacifique pour y faire face.

[La posture ] permet de trouver une respiration suscitant un état de calme intérieur où le physique et le mental sont en harmonie. Dans cette perspective, le zen propose de se concentrer sur l’expiration. Nous pratiquons ainsi une forme particulière de respiration (dite inversée) qui purifie le cœur de ce qui nous encombre. Il est conseillé d’expirer profondément et longuement, en ayant la sensation que l’on chasse à l’extérieur ce qui peut être de l’ordre des choses négatives. Quand nous expirons l’air, nous sommes invités en même temps à pousser sur le bas-ventre, entre le nombril et le pubis. L’inspiration survient ensuite comme par réflexe, une simple conséquence de l’expiration. Au début, cette façon de procéder surprend les Occidentaux qui ont plutôt l’habitude de gonfler la poitrine lorsqu’ils inspirent, puis de rentrer le ventre quand ils chassent l’air !

Ce qu’on aura découvert dans la posture de l’assise pourra être ensuite transposé dans tous les actes de notre existence pour maintenir ce cœur que rien ne trouble malgré les catastrophes environnantes. Contrairement à une certaine interprétation venue des États-Unis, le zen n’a pas pour but de se débarrasser des émotions. Nous pouvons les recevoir toutes, positives ou négatives. Il ne s’agit pas de les supprimer, mais de ne pas en devenir prisonnier. Progressivement, en pratiquant la méditation, nous arrivons à une forme de lucidité qui n’est pas intellectuelle, mais qui est la capacité de voir les choses dans leur réalité tout en gardant notre propre sérénité.

Hôzumi Rôshi

Une pièce musicale Spirit Flute at Barr Falls

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