Poème tibétain de Shabkar

Tibet Drapeaux de prière

Aurions-nous des provisions

pour cent ou mille ans,

Au seuil de la mort,

nous devrons tout abandonner.

Aurions-nous une garde-robe suffisante

pour nous vêtir cent ou mille ans,

Au seuil de la mort nous serons nus.

Posséderions-nous cent

ou mille pièces d’or ou d’argent,

Au seuil de la mort,

nous aurons les mains vides.

Serions-nous entourés de cent

ou mille parents et amis,

Au seuil de la mort nous serons seuls.

Ainsi en est-il !

La lune se lève

Dans le ciel pur de la nuit

Son reflet apparaît

Sur la surface étale du lac

Mais la lune n’est pas dans le lac, n’est-ce pas ?

Sachez qu’il en est ainsi de tous les phénomènes

Me fondant dans l’espace de la vacuité

Sans limite ni frontière

Tout ce que je vois et entends

Esprit, ciel, tout devient un.

La haute maison de terre battue

est la vue.

Les solides fondations

sont la méditation.

Les murs soigneusement tassés

sont l’action.

Ces trois éléments réunis forment

la maison de terre battue

qui perdure à jamais.

Ton premier but

doit toujours être

D’engendrer et de nourrir

en ton coeur un amour

Tel que la douleur d’autrui

te soit insupportable.

Fais ainsi jusqu’à la naissance

D’une vraie compassion,

naturelle et spontanée.

A regarder les milliers de yaks

sauvages et d’hémiones

Qui errent dans la vaste plaine,

La prétention des nomades

à posséder de grands troupeaux

N’est plus que vaine vantardise.

Shabkar Tsogdrouk Rangdröl traduit par Matthieu Ricard dans Poèmes tibétains de Shabkar

Une pièce musicale de Chinese Instrumental Music – Confucius

 

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