Petit traité de la joie, consentir à la vie

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La valeur d’une vie ne se mesure pas à la quantité d’expériences que l’on a faites mais à la qualité de présence qu’on y a mise.

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Apprendre à aimer, c’est ouvrir la porte de son âme avant de soupçonner. C’est accepter de se taire et écouter. Nous n’aurons de ce monde que ce qui s’y donne déjà, à présent, au présent, comme le présent auquel nous ne sommes jamais assez présents. Car aimer, enfin, c’est consentir à ne trouver rien à redire, à cesser d’interroger, pour donner à ce qui est étranger la grâce de l’accueil. Cesser d’interroger : c’est là ce que disent des mots Tchekhov, un jour griffonnés dans un petit cahier et dont la source fut par moi perdue, ajoutant à la puissance de leur sens la saveur d’une grâce comme tombés du ciel :

J’ai compris qu’en amour, il faut, si l’on s’interroge, soit partir des sentiments les plus élevés, plus importants que le bonheur et le malheur, La faute ou la vertu.

Soit ne pas s’interroger du tout.

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Il est une faculté qui ne s’use que de l’user trop peu : l’attention. C’est d’elle que vient le salut : « Ce n’est que le défaut d’attention qui diminue nos biens.

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Le drame de l’homme n’est pas de manquer : c’est de ne pas recevoir pleinement ce qu’il a.

Martin Steffens dans Petit traité de la joie, consentir à la vie

Une pièce musicale d’Armand Amar- Life

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