La voie et ses pièges

Arnaud Desjardins Arbre

Il existe une possibilité d’accès expérimental à la réalité ultime et c’est bien là le but du chemin, non comme un discours philosophique mais comme un éveil, une certitude vécue, qui bouleverse jusqu’à la racine la conscience habituelle. Ne l’oubliez jamais.

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Donc, notre existence n’est pas une affaire entre moi et le monde extérieur mais entre moi et moi ou, plus précisément, entre moi et mes pensées, mes émotions, mes sensations. Ce n’est pas à cause des évènements que je suis heureux ou que je souffre, c’est à cause de mes pensées relatives à ces évènements, de mes émotions relatives à ces évènements.

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La loi de la différence est inexorable et seule cette profonde et réelle acceptation d’une vraie dualité peut vous faire progresser. Car il y a moi – je ne peux pas le nier, et il ne sert à rien de le nier prématurément – avec tous les souvenirs du passé encore vivants dans mon inconscient, toutes les empreintes qui font ma subjectivité, le milieu dans lequel j’ai grandi, les exemples qui m’ont frappé, les idées qui m’ont été imposées par mes éducateurs et que j’ai fini par reprendre à mon compte, ma vision personnelle du monde. Je suis là avec tous les personnages qui me composent, tout ce qu’on appelle techniquement samskaras, les impressions qui m’ont marqué, et vasanas, les pulsions qui crient en moi : je n’ai pas vécu, je n’ai pas expérimenté, je n’ai pas connu. Dans quelle mesure l’autre, c’est-à-dire le monde que nous considérons aujourd’hui comme extérieur à nous, va-t-il me permettre, à chaque instant et comme je l’entends, de faire ce que je veux faire, de donner ce que je veux donner, de recevoir ce que je veux recevoir?

Arnaud Desjardins dans La voie et ses pièges

Une pièce musicale Encore / L’Arpeggiata / Christina Pluhar / N. Rial / V. Capezzuto / G. Bridelli / J.J. Orliński

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