La veillée du nouvel An autour du monde

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Pour Mircea Eliade, historien des religions, mythologue, philosophe et romancier roumain, la fête du nouvel An était une occasion de célébrer le renouvellement annuel de la cosmogonie primitive et de la cosmogonie des origines.

La conception d’une représentation cyclique du monde est apparue en observant le passage des saisons. Par exemple les feuilles mortes à l’automne dans un bal de couleur, la disparition de la végétation durant l’hiver, la renaissance de celle-ci aux mêmes endroits au printemps et l’éclosion de ses fruits. Peu importe la région du monde et le nombre de saisons, la conception de la renaissance de l’année s’est lentement imposée. Il n’est donc pas étonnant qu’un grand nombre et une grande variété de Jour de l’An soient fêtés entre le solstice d’hiver et l’équinoxe de printemps.

Cette fête est aussi appelée Sant-Sylvestre et la raison semble nébuleuse. Certains font le lien avec les décorations inspirées par la forêt (sapin, branches, feuilles, etc.,), d’autre évoquent la date du décès de ce pape le 31 décembre de l’an 355. Rien n’est certain, si ce n’est que ses origines sont multiples et se perdent dans la nuit des temps. D’abord une fête païenne, puis une certaine récupération religieuse. Les peuples et les cultures anciennes célébraient le solstice d’hiver et on retrouve la même symbolique.  Par exemple, dans la Rome antique on s’échangeait des pièces et des médailles à cette occasion. Cette tradition perdure dans les étrennes qui sont remises aux enfants le jour de la nouvelle année. Jusqu’à Jules César, la fête célébrant la fin d’année n’était pas une date fixe. Il a fixé la fin d’année au 31 décembre.

Aujourd’hui, il est de coutume de fêter le nouvel An par un grand repas la veille, le soir du 31 décembre : c’est le réveillon du nouvel an ou la Saint-Sylvestre. C’est un moment festif que l’on passe entre amis ou en famille.

Au Canada, et particulièrement au Québec et en Acadie, le nouvel An est un événement qui se fête en groupe. Ainsi, certains feront comme dans le « bon vieux temps », les membres des parentés se rassemblent dans les maisons familiales lors de veillées festives. Un hommage spécial est alors rendu à la musique traditionnelle dont les origines remontent à l’époque de la colonie : jeux de société, chansons à répondre, rigodon, etc. Dindes, pâtés de viande, ragoût de pattes de cochon, atocas, betteraves, gâteaux aux fruits, sont parmi les aliments qui composent traditionnellement le menu. Pour les plus jeunes, ils préfèrent fêter le passage au nouvel An dans un lieu public.

Aux États-Unis, le New Year’s Eve est une fête importante, particulièrement à New York. Beaucoup de personnes se réunissent au pied de la tour n°1 de Times Square pour assister au célèbre Ball Drop : une immense boule d’une demi-tonne descend le long du bâtiment à 23h59 pour atteindre le sol à minuit.  Puis, ils font la fête dans les rues sous une pluie de feux d’artifice et de confettis, autour de concerts et de nombreuses animations. Dans le reste du pays, des villes célèbrent la nouvelle année en faisant descendre de la même manière des objets symboliques au moment du compte à rebours ou encore on propose de nombreuses animations et des feux d’artifice.

Au Mexique, le nouvel an est célébré dans une ambiance très colorée et festive dans tout le pays. Après un dîner traditionnel en famille, les mexicains sortent faire la fête dans la rue ou sur la plage

En Amérique central et Amérique du sud, peu avant le Nouvel An, on fabrique des mannequins de chiffons ou de papier mâché qui représentent l’année qui vient de passer. On expose ces mannequins (muñecos) devant chez soi jusqu’au 31 au soir à minuit pour ensuite les brûler dans les rues. On fait aussi exploser toute sorte de chose comme des pétards, feux d’artifice, etc. Il existe aussi une superstition qui dit que si l’on porte une couleur en particulier sur soi lors des 12 coups de minuit, cela pourra amener de la chance dans certains domaines pour la nouvelle année, comme le jaune pour l’argent, le rouge pour l’amour, etc. La tradition espagnole de manger 12 grains de raisin en faisant un vœu pendant les douze coups de minuit est également observée.

Au Brésil, lors de la nuit du nouvel an, Vespera de Ano Novo on mange un repas généralement à base de riz et de lentilles, afin de convier bonheur et prospérité pour la nouvelle année. Outre les spectacles et feux d’artifice proposés dans de nombreuses villes, la plus célèbre fête se déroule sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro, rassemblant des milliers de personnes. On s’habille de blanc et l’on fait des offrandes à Iemanja, divinité de la mer et protectrice des pêcheurs avec des fleurs et des bijoux que l’on jette à la mer.

En Angleterre, lorsque sonne l’heure, on assiste principalement en Écosse et en Irlande du Nord à la coutume du First Footing : la première personne à entrer dans la maison déterminera la chance qu’apportera la nouvelle année à l’ensemble du foyer. Elle entre dans la maison et dépose un morceau de charbon dans le feu, du pain sur la table et remplit de whisky le verre du chef de famille. Personne ne doit lui parler tant qu’il n’a pas accompli ces trois tâches et qu’il n’a pas souhaité « bonne année » à toute la famille. Il ressort ensuite par la porte de derrière. Au Pays de Galles, on ouvre la porte de derrière au premier coup de minuit afin de faire partir l’année qui vient de s’écouler. On la referme ensuite pour conserver la chance à l’intérieur de la maison puis l’on ouvre la porte d’entrée pour accueillir la nouvelle année. En Écosse ont lieu de grandes festivités appelées Hogmanay, notamment à Édimbourg où un grand nombre d’Écossais et de touristes se rassemblent. On se prend dans les bras et l’on chante la traditionnelle chanson écossaise « Auld Lang Syne »

En France, on fête surtout entre amis à la maison ou au restaurant. On mange, on boit, on danse, jusqu’aux douze coups de minuit. Ce moment est alors le moment de se présenter ses vœux, sous le gui (s’il en reste),  en s’embrassant et en se souhaitant une bonne année, aussi une bonne santé pour la nouvelle année. En Savoie en France, on donnait des cornets de friandises ou de l’argent aux enfants, appelés étrennes, à chaque fois que l’on rendait visite à des membres de la famille.

Le jour du Nouvel An, appelé Capodanno, les Italiens ont coutume de manger des plats spéciaux, qui sont réputés apporter richesse et abondance. À Naples, on accueille la nouvelle année par une coutume particulière, le soir du 31 décembre. Cette tradition consiste à jeter par la fenêtre de vieux objets, symboles de l’année terminée.

En Belgique, ces vœux s’offrent en général avec un verre d’alcool (goutte) ainsi qu’une assiette de galettes.

En Espagne, la tradition veut que l’on mange un grain de raisin à chacun des 12 coups de minuit. Une majorité d’espagnols suit cette tradition. Les campanadas (les coups de cloche) sonnent dans toute l’Espagne.

Au Portugal, la tradition de manger les 12 grains de raisin secs à minuit est aussi pratiquée (doze passas), mais on les mange les deux pieds sur une chaise, ensuite on en descend du pied droit pour porter chance. On peut également jeter par la fenêtre de la vieille vaisselle, en général de la vaisselle bleue avec des dessins traditionnels. Il y a d’autres traditions dans les différentes régions du Portugal.

En Allemagne des feux d’artifice sont tirés dans toutes les régions.

Aux Pays-Bas, l’Oudejaarsavond aussi appelé Oudejaarsdag soit littéralement Jour de l’ancienne année, le 31 décembre,  est fêté par un excès de feux d’artifice et jusque tard dans la nuit. Le jour suivant est appelé Oud en Nieuw soit Ancien et Nouveau.

En Russie, pour Novii God, on boit sous les douze coups de minuit, après le douzième coup on ouvre la porte ou la fenêtre pour que le nouvel An entre dans la maison.

En Inde, le nouvel An est célébré le 1er janvier dans la majeure partie. Toutefois, historiquement, cette fête était célébrée selon le calendrier lunaire à différentes situées au printemps, selon les ethnies.

En Chine, il suffit d’écrire et de lancer ses vœux dans un « arbre à vœux ». Il faut alors que ce papier tienne toute la soirée pour que le vœu se réalise. Le nouvel An  est aussi célébré par de spectaculaires feux d’artifice et des explosions de pétards. La date change chaque année entre le 21 janvier et le 20 février.

Le jour de l’An en Corée s’appelle Saehae ou Seol-nal. Les Coréens mangent la soupe de tteok. La date change chaque année entre le 21 janvier et le 20 février.

Au Cambodge, le nouvel An, Chaul Chhnam, est fêté pendant trois jours, vers le 15 avril.

Le Têt Nguyên Dán est la fête du nouvel An vietnamien littéralement « fête du premier jour de l’année ». La date change chaque année entre le 21 janvier et le 20 février.

En Thaïlande, et Laos, Songkran est fêté pendant trois jours ou plus, vers le 15 avril, suivant le calendrier lunaire bouddhique.

Au Tibet, le Losar a une origine prébouddhiste et remontent à l’an -127 av. J.-C. Le Losar, coïncide avec le premier jour de la nouvelle année lunaire. La date est choisie conformément à l’astrologie tibétaine, matière étudiée dans le cadre des études en médecine tibétaine traditionnelle.

Au Japon, l’Ōmisoka se passe en général en famille, autour d’un copieux repas arrosé de saké. On y boit une soupe (miso) spéciale. Avant minuit, la famille part pour le temple le plus proche pour partager du saké et assister à la frappe des 108 coups de gong annonçant le passage à la nouvelle année, ce chiffre représente le nombre de péchés accumulés dans une âme tout au long de l’année et que l’on chasse  un à un.

En Mongolie, la fête du nouvel an lunaire, Tsagaan Sar (« mois blanc »), dont la date est fixée tous les ans par les moines bouddhistes du monastère de Gandan, se déroule sur trois jours. Le premier jour est consacré aux préparatifs et au grand ménage des yourtes ; le second jour est celui du réveillon, le troisième est le nouvel An proprement dit. À cette occasion, les Mongols Halh s’échangent les gateaux-semelles que les hommes ont préparé selon un long processus de fabrication pendant le mois précédent la fête. Les hommes sont invités à y goûter lors de leurs visites traditionnelles d’hospitalité, et un de ces gâteaux, remplis de bonbons et enveloppé leur est remis solennellement lors de leur départ, afin qu’ils le partagent dans leur foyer.

En Australie, beaucoup de soirées et tous les restaurants sont pleins. Il y a souvent des feux d’artifice. On boit de l’alcool aux douze coups de minuit ; tous se tiennent par la main en chantant Auld Lang Syne, un chant écossais.

Le texte d’Une simple pensée d’amour dormait depuis 1984 dans les tiroirs de Chloé Sainte-Marie.

Son auteur, Gilles Carle, l’avait rédigé en guise de trame sonore d’un conte de Noël, Une étoile m’a dit, qu’il espérait porter au grand écran, mais le projet n’a jamais abouti.

François Guy, en a fait la musique.

Quel plus beau souhait en ce jour de l’an, avec les mots d’un cinéaste d’une grande humanité et la voix d’une chanteuse qui rend hommage à nos frères premiers occupants.

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