Tantrisme

Pour qui accède à l’intelligence, dépasse les apparences immédiates, parvient à se détacher de la notion illusoire d’existence, la sagesse n’est pas loin. Encore faut-il s’entendre : parvenir à la sagesse ne signifie pas pour autant se retrancher du monde, sombrer dans une non-existence aux accents de nihilisme.

De ce point de vue le tantrisme va plus loin que le bouddhisme primitif : atteindre la sagesse infinie et jouir de l’état de Bouddha n’a pas de sens véritable que pour autant qu’il s’agit ensuite de « se vouer au salut de tous les êtres restés prisonniers des souffrances du monde illusoire ».

Autrement dit, la véritable sagesse n’a pas de sens individuel ; elle ne trouve sa pleine expression — sa justification fondamentale — que dans le dépassement de soi pour parvenir à une compassion sincère envers les autres : L’union du prajnâ, l’intelligence discriminative, et d’upâya, le moyen ou la compassion agissante, est comme celle de l’eau et du lait, sans dualité.

C’est l’essence du dharma (dharmatattva), à quoi l’on ne peut rien ajouter et dont ne peut rien retrancher. Elle est libre de la double notion de sujet et d’objet, libre de l’être et du non-être, de caractérisation et de caractéristiques ; sa nature est pure et immaculée. Ni duelle, ni non duelle, paisible et auspicieuse, elle réside également en toutes choses, elle, l’immuable (union d’) Intelligence et Moyen, que chacun peut connaître par soi-même. C’est là ce qu’on appelle le séjour suprême et merveilleux de tous les Bouddhas, la sphère du Dharma (dharmadhâtu), le facteur divin de la perfection de félicité

Bernard Baudouin dans Le Tantrisme – une voie de libération immédiate

Une pièce musicale de Tibetan-Buddhist Mahakala-Maskdance

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