Aphorismes de Tesson

À la campagne, on dirait que les chemins se promènent.

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Moi, quand je fais la grève j’arpente les plages.

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L’espérance est une insulte à l’instant.

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J’ai beau tuer le temps, il ressuscite toujours.

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Je mets des galets dans mon sablier pour être sûr d’avoir le temps.

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Le vent est un loup dans les troupeaux de nuages.

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Il est plus facile pour un fleuve que pour un homme de réussir en naissant dans le ruisseau.

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Un écrivain est quelqu’un qui parle tout seul et note ce qu’il dit.

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Le temps d’un baiser rentre-t-il dans l’espace d’un instant?

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C’est lorsqu’on prend un aller-retour qu’on fait les choses à moitié.

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Les arbres jettent l’or de leurs feuilles par les fenêtres de l’automne.

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Et si le mendiant tendait sa main pour nous aider ?

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Cercueil : embarcation sans rames pour passer sur l’autre rive.

Sylvain Tesson dans Aphorismes dans les herbes et autres propos de la nuit

Une pièce musicale de Beethoven interprétée par Barenboim – Pathetique 2nd movement

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