La fin de l’homme

De bonnes raisons de prudence poussent à respecter l’ordre naturel des choses, et à se garder de penser que les êtres humains peuvent facilement l’améliorer en intervenant de façon aléatoire. Cela s’est révélé vrai pour l’environnement : les écosystèmes sont des ensembles interconnectés dont nous ne comprenons pas fréquemment la complexité ; construire un barrage ou introduire une monoculture dans un secteur donné dérange des relations invisibles et détruit l’équilibre du système de façon totalement imprévisible.

Il en va de même pour la nature humaine. Il est bien des aspects de celle-ci que nous pensons fort bien comprendre ou que nous voudrions changer si nous en avions l’opportunité. Mais faire mieux que la Nature n’est pas toujours aussi facile : l’évolution est peut-être un processus aveugle, mais elle suit une logique d’adaptation rigoureuse qui fait que les organismes conviennent à leur milieu.

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La crise, c’est un de ses aspects tragiques, a été complètement gaspillée. Elle n’a pas été assez profonde. Personne ne veut quelque chose d’analogue à la Grande Dépression, mais il n’empêche que les décideurs ont été si prompts à agir pour empêcher l’effondrement qu’un bon nombre de politiques se sont débarrassés des implications de cette crise et ont affirmé, en un sens, que rien de ce qui s’était produit ne pouvait miner la croyance dans l’autorégulation des marchés.

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La plus grande peur de Nietzsche était que l’American way of life dû triompher, mais Tocqueville était résigné au caractère inéluctable de sa diffusion générale et s’en satisfaisait jusqu’à un certain point. À la différence de Nietzsche, il était sensible aux petites améliorations qu’une démocratie apportait dans la vie de la masse des petites gens.

Francis Fukuyama dans La fin de l’homme

Une chanson de Daniel Bélanger – La fin de l’homme

Les paroles sur https://laboiteauxparoles.com/titre/70128/la-fin-de-l-homme-ne

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