L’aventure de la sagesse

Auprès de Swami Prajnanpad, Arnaud trouvera l’audace d’étreindre sa propre misère. « Vous êtes un mendiant » lui dira le maître ; « Vous mendiez l’amour ». Dans la solitude de quelques huttes en terre, l’homme de quarante ans pleurera de tout son cœur de n’être qu’un enfant suspendu aux regards et aux admirations des autres, s’agrippant à l’existence comme les misérables en Inde s’accrochent aux vêtements de passant et, sans la moindre dignité, supplient qu’on leur fasse l’aumône.

Notre aveuglement nous voile constamment tout le pathétique de notre condition de petits pantins manipulés par la vie, ballotté de-ci de-là au gré des espérances et des déceptions qui les réduisent en fumée, à la merci des paroles douces ou dévastatrices. Les vents de l’existence ne nous portent vers la joie que pour le lendemain nous envoyer la peine et nous laisser dévastés.

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Du seul point de vue des circonstances relatives de la vie, « le pire est toujours certains ». Vieillesse, maladie, soucis et contrariétés seront au rendez-vous. Les sages ne nous promettent pas le bonheur des diseurs de bonne aventure, mais une disposition intérieure stable par laquelle les évènements, quels qu’ils puissent être, concourront à notre bien ; car il est vrai, comme l’affirmait Épictète, que « ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais les opinions qu’ils en ont ».

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Nos angoisses et appréhensions sont certes multiples, mais toutes ont leur origine dans un seul et unique refus, celui de la souffrance. L’acceptation inconditionnelle de toute douleur, présente ou à venir, grande ou petite, physique ou émotionnelle, a donc pour conséquence logique l’assèchement en nous de la source où s’abreuvent nos peurs

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Notre aveuglement nous voile constamment tout le pathétique de notre condition de petits pantins manipulés par la vie, ballotté de-ci de-là au gré des espérances et des déceptions qui les réduisent en fumée, à la merci des paroles douces ou dévastatrices. Les vents de l’existence ne nous portent vers la joie que pour le lendemain nous envoyer la peine et nous laisser dévastés.

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Gilles Farcet dans Arnaud Desjardins ou l’aventure de la sagesse

Une pièce musicale de

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