Courage

Il faut du courage pour accepter pleinement la vie, pour lui dire oui, pour accepter son Karma, son esprit, ses émotions et toutes les situations qui se présentent. Dire OUI est le début du courage, qui est lui-même cette ouverture fondamentale permettant f(affronter les vérités les plus dures. Le courage dégage l’espace nécessaire pour faire l’expérience des joies, des souffrances, de l’ironie et du mystère inhérents à la vie.

Il faut une vaillance toute particulière pour faire face aux quatre fleuves de l’existence: La naissance, la vieillesse, la maladie et la mort.

Une mère ne peut pas dire, au terme de neuf mois de grossesse:

 » Je ne veux pas accoucher parce que j’ai peur! » Qu’elle ait peur ou non, elle doit donner naissance à son enfant. Les mères le font admirablement. De nos jours, il est rare de trouver courage plus noble.

On ne peut pas dire:  » Je ne veux pas vieillir! » On vieillit de jour en jour. La seule façon de bien vieillir est d’accepter le vieillissement. Rien n’est permanent, et tout connaît nécessairement une fin. Chaque moment qui naît est voué à la destruction. Si nous acceptons que la vieillesse est le processus naturel du provisoire, notre regard de vieillard étincellera.

On ne peut pas dire:  » Je ne veux pas être malade! »

La maladie fait partie intégrante de la vie. Notre corps ressemble à une machine complexe constituée de différentes parties mobiles; il est donc sujet à la souffrance et à la fugacité propre à tous les phénomènes composés. Si vous réfléchissez au nombre de fois où vous devez réparer votre voiture, qui est cependant une machine beaucoup plus simple que le corps, vous serez véritablement étonné de constater que ce dernier fonctionne aussi bien. Si l’on accepte pleinement le fait qu’il est constitué d’éléments composés, on vivra la maladie d’une façon totalement différente!

Enfin, on ne peut pas dire:  » Je ne veux pas mourir! »

Tout ce qui est né est voué à l’anéantissement. Il nous faudra un courage et une acceptation exceptionnels sur notre lit de mort. Peu importera l’attention aimante que nous aurons prodiguée nos parents et nos roches, il faudra les quitter. Entretenir un fort attachement à leur égard ne fera que rendre la séparation encore plus difficile. Ce voyage devra s’accomplir seul! Personne ne peut vivre cette douleur à notre place, ni empêcher qu’elle survienne. Notre mort fait partie de notre vie. Si nous l’acceptons avec courage et joie, nous effectuerons le passage de ce monde au suivant dans la sérénité.

Aller contre les quatre courants de l’existence, revient à bâtir un château de sable. Les vagues le détruiront inévitablement. Si l’on n’accepte pas le flux et le reflux de la marée, on s’entêtera à construire ce château de sable, tout en redoutant sans cesse sa destruction. On ne profitera donc jamais de la vie, pas plus qu’on ne fera l’authentique expérience de la vieillesse, de la maladie et de la mort. Mais si l’on accepte le cours naturel de ces trois étapes, et si l’on y réfléchit, il n’y aura ni lutte, ni rejet. Quand le jour viendra où l’on sera confronté à l’inéluctable, on n’éprouvera aucune déception et l’on n’aura rien à craindre.

Avec un esprit vaste et ouvert, la peur peut devenir notre meilleure alliée; dans ce sens, affronter la vie signifiera vivre sa vie. Votre courage vous permet de vaincre le monde du bien et du mal, du juste et de l’injuste, du bien-être et de la douleur. Cette notion de témérité revêt une grande importance pour moi, car mon nom de naissance est: Jigmé Namguial, ce qui signifie  » intrépide victoire ».

Mais je pense que ce conseil est valable pour tous les êtres.

Dzigar Kongtrül Rinpoche dans Le bonheur est entre vos mains

Une pièce musicale de Vangelis – Chariots Of Fire

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