Le prix à payer de notre monde moderne ultrarapide et ultraconnecté est son extrême dispersion. Portable à la main, casque vissé sur nos oreilles, nous courons après le temps, tout le temps et partout, sautons d’une activité à l’autre dans une course frénétique au plaisir immédiat, qui réduit comme peau de chagrin notre acceptation de l’ennui et de la frustration du travail qui ne produit pas immédiatement son fruit. Nous sommes devenus impatients, capricieux et inattentifs. Paradoxalement, alors que nos applications libèrent du temps sur de nombreuses activités quotidiennes, nous ne savons plus nous arrêter, perdre du temps pour l’autre, ou faire des efforts de concentration pour creuser une question.

L’extrême dispersion nous rend d’autant plus malheureux que nous avons le sentiment d’être coupables de ne pas parvenir à nous concentrer. C’est une erreur de jugement funeste. Nous ne sommes pas coupables, mais victimes d’un piratage organisé. Notre attention est une tendre brebis, entourée d’une meute de loups qui cherchent à la dévorer.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions pour reconquérir notre attention. Il faut se mobiliser et s’engager dans un combat contre des ennemis redoutables qui avancent masqués, mais cela en vaut la peine, car notre santé mentale est en jeu. Nous devons comprendre comment fonctionne l’attention, prendre conscience de sa fragilité, des forces qui la bousculent. Cela permettra de la réguler, de la stabiliser, pour notre plus grand bien, car l’attention n’est pas qu’une disposition naturelle : elle s’enseigne et se travaille.

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Tu t’ennuies, c’est génial, continue surtout !

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Les grandes victoires se gagnent par de tout petits pas.

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Il n’est jamais trop tard pour retrouver le chemin de l’attention. Quand on découvre combien il est plaisant de savoir se connecter aux choses que l’on entreprend et aux personnes que l’on côtoie, on réalise que prendre soin de son attention est un enjeu capital.

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La volonté est une drôle de capacité : elle est indispensable mais on ne peut pas compter sur elle. Elle est nécessaire mais insuffisante. Ce n’est pas la meilleure arme de notre panoplie.

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Il n’existe pas de méthode pour cultiver son attention à l’autre, car l’attention est un savoir-être plus qu’un savoir-faire. C’est une posture de don de soi.

Anne de Pomereu dans A la reconquête de l’attention

Une pièce musicale de the Beatles interprétée par Angela Lancieri – Norwegian Wood