Éducation écosophique

« Se satisfaire de ce que l’on a » : cette maxime a toujours été un pilier de l’éducation écosophique. Plus nous prenons conscience des limites de la croissance, c’est-à-dire de la croissance de la production et des échanges matériels, plus nous accordons une place importante à cette devise.

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La libération à laquelle conduit « l’histoire naturelle » est différente [de celle de la pensée scientifique] : la pensée abstraite y occupe une place secondaire, et il faut être avant tout capable d’observer, d’écouter, d’entendre et de toucher. Ce sont les qualités secondes, et surtout les qualités tierces – le monde des contenus concrets – qui y jouent le rôle le plus important, et non les qualités premières étudiées par la physique.

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La beauté et l’importance du moindre être vivant font frémir d’émotion le naturaliste amateur. Il y a communication : les « choses » s’expriment, elles parlent et se font remarquer, même sans l’usage des mots.

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À la différence de certains amis qui ont un penchant pour l’écosophie, je ne pense pas que la science ou la recherche soient incompatibles avec une relation personnelle avec la nature. Faire de Tvergastein un « objet » de recherche botanique, zoologique, minéralogique ou météorologique ne diminue en rien l’expérience immédiate que l’on peut en avoir, et ne nous empêche pas de nous identifier au lieu. Au contraire. Dans la grande tradition naturaliste, comme l’illustre la systématique (la taxonomie) des papillons, les motivations du chercheur ne sont pas principalement cognitives, mais conatives. Les sentiments jouent un rôle aussi important dans la recherche que les pensées abstraites.

Arne Næss dans La réalisation de soi

Une pièce musicale de Yoshida Brothers – Moyuru

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