Nous servons la vie

C’est que, sans quitter la vie, la mort est présente, et, sans quitter la mort, la vie est là. Vie et mort de ne s’opposent pas et ne se font pas obstacle.

L’homme ordinaire ignore que la vie et la mort cohabitent.

La vie est comme un cyprès, et la mort comme un homme de fer. Même s’il arrive qu’un cyprès gêne un autre cyprès, la vie n’a encore jamais gêné la mort.

C’est ce que nous enseigne la Voie.

La vie n’est pas comme une pièce de tissu et la mort comme deux rouleaux de tissu. La vie ne s’oppose pas à la mort, ni la mort à la vie.

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En quoi l’homme serait-il plus précieux que la femme?

Le vide est le vide, les quatre éléments sont les quatre éléments, les cinq agrégats sont les cinq agrégats. Il en est de même pour l’homme et la femme, et l’un et l’autre peuvent atteindre l’Éveil.

C’est pourquoi il faut les respecter et les honorer l’un comme l’autre quand ils ont obtenu la Loi, et ne pas arguer du fait qu’ils soient homme ou femme. Tel est le principe de la suprême et merveilleuse Voie bouddhique.

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Nous servons la vie sans qu’elle nous retienne, nous servons la mort sans qu’elle nous gêne. Il ne faut pas chérir la vie en vain, ni craindre la mort exagérément.

Eihei Dōgen, Dōgen Kigen, soit Dōgen rare mystère ou maître zen Dōgen (1200-1253) est un grand maître de l’école Sōtō du bouddhisme zen, qu’il introduisit au Japon depuis la Chine. Pour décrire ce livre : Lorsque l’on convoite un trésor et que ce trésor est une femme, on ne pense pas qu’on est incapable de le faire sien. De même, pour rechercher la Loi, il faut faire preuve d’une détermination inébranlable. Quand il en est ainsi, les herbes et les arbres, les pierres et les murs vous font don de la vraie Loi. Tel est le principe de la Voie qu’il ne faut jamais oublier. Pour plonger au cœur de la pratique du zen.

Maître Dogen dans Corps et esprit: La voie du zen

Une pièce musicale de Matsukaze – Wind in the Pines

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