L’affamé

Je relevais sa tête, puis je l’abaissais vers le sol : « Il n’y a rien à chercher là-haut, ni ici-bas. Le salut se trouve ailleurs, dans l’ouverture du cœur.

*

Là où la Vérité a jeté son masque et dévoilé sa beauté, la parole n’est qu’un prétexte. La parole est une flèche. Les flèches remplissaient mon carquois. Mais j’étais incapable de tirer.

Quel est le sens de la parole?

Le champ de la parole est vaste, le champ du sens est étroit. Il existe, pourtant, un autre sens qui enferme le champ de l’expression, des mots et des sons. Il les écrase. Il les engloutit. De sorte qu’il ne reste plus aucune expression. Ce silence, qui était le mien, ne venait du pas manque, mais de l’abondance du sens.

*

Dans la vallée où je faisais s’envoler Mowlana, il n’y avait plus ni religieux, ni infidèles, ni bien, ni mal, ni doute, ni certitude, ni hier, ni demain. Là-bas, la prudence et l’espérance fuyaient comme des voleurs. Là-bas, l’amour était le feu et la raison la fumée. Face à l’amour, la raison déguerpissait.

En se soumettant à moi, Mowlana congédia sa raison, expulsa la tristesse, intégra la joie.

Nahal Tajadod dans L’affamé – Les dits de Shams de Tabriz

Une pièce musicale de Javad Bathaie et Sina Bathaie – Like Father like Son

Laisser un commentaire