
La reconnaissance du Soi ne demande aucun effort et c’est cela qui est difficile.
Nous avons tous observé des chiens qui regardent leur queue et qui tout à coup se mettent à courir après. Ils tournent en rond jusqu’à ce qu’ils s’épuisent et s’assoient tranquilles sur cette queue tant recherchée.
Nous cherchons le Soi/Réel/Infini/Dieu, nous courons après, à travers toutes sortes d’ascèses, de pratiques, de rituels et nous ne le trouvons jamais.
Le chien a beau courir de plus en plus vite, sa queue reste à égale distance de sa gueule, il ne pourra pas la rattraper.
Notre pratique peut être de plus en plus intense, tant que nous le cherchons le Soi reste éloigné.
Au moment où nous cessons de le chercher, épuisés, fatigués, nous découvrons que nous sommes assis dessus ou dedans: nous le sommes…
C’est ce qui est arrivé à Siddhârta Gautama.
Le jour où il s’est arrêté de chercher l’Éveil et demeura assis au pied de son arbre, il découvrit qu’il était « bouddha »; que sa véritable nature était d’être « éveillé » et qu’elle l’était depuis toujours.
On ne peut pas obtenir l’Éveil ou y parvenir avec des efforts. On peut obtenir la richesse, le pouvoir, la renommée, et il y a beaucoup d’efforts à faire.
Pour être éveillé, être le Soi, il n’y a rien à faire, seulement se détendre, être attentif, observer que ce que nous cherchons est partout et toujours là; nous sommes là.
Jean-Yves Leloup (1950- ) est Docteur en philosophie, psychologie et théologie, écrivain, conférencier, dominicain puis prêtre orthodoxe.
Jean-Yves Leloup dans L’élégance du soi
Une pièce musicale de Alexandra Stréliski – Plus tôt

Plaisir partagé
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Merci de se peau partage, c’est magnifique! Christine Lefrançois
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