
Et jamais je n’ai senti, si avant, à la fois mon détachement de moi-même et ma présence au monde.
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Car pour un homme prendre conscience de son présent, c’est ne plus rien attendre.
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Et vivre, c’est ne pas se résigner.
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Ce n’est pas si facile de devenir ce qu’on est, de retrouver sa mesure profonde.
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Quand une fois on a eu la chance d’aimer fortement, la vie se passe à chercher de nouveau cette ardeur et cette lumière. Le renoncement à la beauté et au bonheur sensuel qui lui est attaché, le service exclusif du malheur, demande une grandeur qui me manque.
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Sentir ses liens avec une terre, son amour pour quelques hommes, savoir qu’il est toujours un lieu où le cœur trouvera son accord, voici déjà beaucoup de certitudes pour une seule vie d’homme.
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Il n’y a pas de honte à être heureux. Mais aujourd’hui l’imbécile est roi, et j’appelle imbécile celui qui a peur de jouir.
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Nous marchons à la rencontre de l’amour et du désir.
Albert Camus a écrit « Noces » en 1938, à l’âge de 26 ans; cette œuvre confirme déjà ses dons d’écrivain révélés dans un premier essai « L’Envers et l’Endroit » qui contient déjà les thèmes majeurs de son œuvre : le soleil, la solitude, l’absurde destin des hommes. Noces est composé de quatre récits lyriques, exaltation de la nature, mais aussi impressions et méditations sur la condition humaine et la recherche du bonheur.
Albert Camus dans Noces – L’été
Une pièce musicale de Rémi Geffroy – Comme une fin d’été
