Oser la douceur

Commencer par soi : la magie du souffle

Pour se relier à la douceur, il faut commencer par soi. Il sera temps, ensuite, de prendre le temps, d’écouter l’autre, de lui prêter attention.

Quoi que vous fassiez, au travail, sous la douche, en vous brossant les dents, en lisant, en vous reposant… revenez à votre souffle, à l’ici et maintenant. Sans le modifier, prêtez simplement attention à votre inspiration puis votre expiration. Vous pouvez fermer les yeux pour mieux le ressentir. Puis, au bout de quelques secondes, l’étirer. Votre respiration devient longue et puissante. Une ou deux minutes suffisent pour modifier votre état. Nul besoin d’avoir beaucoup de temps, de prévoir, de vous inscrire à un cours. Cela vous est accessible partout !

La douceur, c’est d’abord ce souffle qui se répète – j’inspire, j’expire – et permet la magie du vivant. Ce souffle qui nous anime et nous offre de faire l’expérience unique de la vie sur Terre.

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« Rien n’est aussi fort que la douceur. Rien n’est aussi doux que la force véritable », disait saint François de Sales. Dans le chaos ambiant, la douceur est une valeur refuge. Une oasis inestimable et secrète. C’est peut-être pour cela qu’on en parle si peu. À moins qu’elle ne cache quelque chose… Faut-il rappeler qu’une seule lettre sépare la douceur de la douleur ?

Quoi qu’il en soit, la douceur vraie exige de l’audace. En offrant une attention renouvelée à autrui, une présence, en permettant l’instauration d’un lien de confiance, elle est une intelligence du cœur, une philosophie de la relation. Et, avant même de s’adresser à l’autre, cette « politesse du cœur », comme dirait Bergson, s’adresse à soi-même.

Anne-Charlotte Sangam Delourme dans Oser la douceur

Une pièce musicale de Lily Laskine et Jean-Pierre Rampal – Kono Michi (This Path)