Les peuples qui ont vécu dans la forêt, tels les Premières Nations ou les Inuits, ont une vision du monde qui nous échappe en grande partie.

Contrairement à notre vision urbaine de la vie qui repose en grande partie sur une conception dualisme des choses, leur représentation du monde intègre une multiplicité de différences sur le fond d’une nature immuable.

Cette représentation du monde conçoit l’espace tout entier comme animé par une énergie que viennent diversifier les formes de vie pour en assurer l’interdépendance et l’autonomie. Le point commun à tout ce qui habite le monde n’est donc pas l’humain, mais l’humanité de toutes les espèces, la nature, en tant que condition.

En ce sens, il est inconcevable pour eux de se dissocier de la nature, ou de s’éloigner de l’unité profonde, car elle est conçue comme la multiplicité des manifestations singulières.

Il revient aux chamans de développer un savoir et de le partager afin de maintenir une stabilité des différences afin que la nature puisse demeurer en équilibre. Ils interviennent notamment dans les activités de subsistance afin de s’assurer qu’elles ne mettent pas en péril la reproduction des non-humains. Ils s’intéressent au maintien du niveau d’énergie des humains et des non humains, afin de préserver la source de la vie.

Il est fascinant de constater l’existence de représentations du monde très semblables élaborées par des peuples de la forêt vivant dans un milieu complètement différent sur la planète. On est face à une toile de fond à laquelle les différents peuples ont ajouté leur touche singulière.

L’enseignement du chaman repose sur une vision de la nature qui ne s’oppose pas à la culture et à la modernité, elle en est simplement le prolongement où tout s’ordonne aux mesures de l’humanité. Il n’est jamais trop tard pour mettre les enseignements en pratique.

La personne, qui prend le temps de parler aux plantes lorsqu’elle les arrose, ou qui parle aux animaux qui l’accompagnent, a compris que ce qui les différencie des humains est uniquement l’apparence, une simple illusion des sens en raison des enveloppes corporelles distinctives.

Une chanson de THYLACINE – Chaman

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