Curieux hasard

— Maître, je crois que je ne manque de rien dans ma vie, mais pourtant je suis insatisfaite… J’en arrive à saboter mon bonheur, je me crée des problèmes là où il n’y en a pas… j’ai tendance à angoisser et avoir peur, alors que tout va bien.

— La peur est l’outil principal de notre mental pour nous protéger. Le cerveau est cette machine ultra-sophistiquée, dont un des logiciels est dédié à la détection et la résolution de problèmes, afin de protéger l’individu à l’aide de son outil principal : la peur. Nous devons notre survie en tant qu’espèce à ce programme extrêmement performant de détection de problèmes. Malgré son utilité, c’est une couche de plus qui nous sépare de ce dont le monde manque cruellement, l’amour, la reconnexion à la conscience, la présence, l’expérience directe par le corps. Ces considérations-là, ne se trouvent pas dans notre mental, que nous pourrions associer à l’ego, mais au niveau du coeur, que nous associons à l’existence de quelque chose d’infiniment plus grand, plus profond : l’âme. Certaines personnes ont un mental qui fonctionne extrêmement bien, d’une redoutable efficience, car leur programme protège des blessures extrêmement vives et profondes. Quand à un moment il leur a été nécessaire de pouvoir continuer à avancer debout pour survivre à certains traumas, il est devenu la tour de contrôle de notre individu. Ce formidable outil de protection et de détection de problèmes, le mental, est alors en surchauffe permanente. Quand tout va bien, comme dans ta vie, il ne peut accepter le chômage technique, qui serait cessation de sa raison d’être. Survient alors la création de problèmes fictifs. C’est là, que naît le sabotage du bonheur. Certaines personnes, victimes de cet état, deviennent incapables de ressentir, de vivre le moment présent, victimes de la dictature du mental, de l’ego, outil surperformant de protection des blessures.

Il s’agit alors, avec une douceur infinie, de déplacer la tour de contrôle de quelques centimètres vers le bas, au niveau du plexus. Là où se joue la Vie, au-delà des concepts ou des stratégies. Là, où se joue l’instant présent à travers le ressenti, à travers l’expérience directe de ce qui est, au-delà des mots. Là, où la tour de contrôle devient un puits duquel nous pouvons extraire dans l’intelligence du vivant.

Stephan Schillinger dans Par un Curieux Hasard

Une pièce musicale Princesse Mononoke par Curieux, L’orchestre Symphonique