Forcer le destin

Je suis toujours touchée par les histoires, les histoires de vie. J’ai toujours été fascinée par les contes qui commencent par « Il était une fois » et qui se terminent dans une promesse d’avenir radieux. Ces contes de fées dont la phrase finale – « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants » – a souvent bercé notre jeunesse. Et après ? Qui nous raconte la vie, la vraie ? Une histoire d’amour qui commence, est-ce une fin en soi ? Ou plutôt le début de la fin d’une étape, avec mille autres qui surviendront ensuite plus ou moins heureuses, plus ou moins faciles, plus ou moins douloureuses, et toujours, tout cela à la fois. La chute de l’histoire est toujours le début… Celui dont on ignore tout, qui reste à inventer, qui porte cette force de vie, qui nous tient par la main et nous entraîne sur notre chemin… Le nôtre. Unique. Celui qui nous ressemble et nous ressemblera.

*

Réussir ? Réussir ? Vous avez dit réussir ?

Quel mot ! Quel enjeu ! Combien de rêves, d’illusions, de projections, d’espoirs cache ce mot ! Un mot que l’on prononce pour tout, tout le temps et depuis toujours. Avez-vous conscience de tout ce que vous avez réussi jusqu’ici ? Car la réussite est dans nos vies depuis le premier jour : on a réussi à babiller, à sourire, à attraper un jouet, à marcher, à courir, à sauter, à parler, à s’habiller tout seul, à compter… Et c’est bien sûr ainsi qu’on l’énonce et qu’on le clame lorsque l’on est jeune parent : mon fils, ma fille, ça y est, il a réussi à… Oui, vous voyez, vous aussi, vous l’avez dit pour vos enfants, pour d’autres enfants. Parce que réussir est inscrit dans notre mission de vivre.

*

Il existe bien un « dénominateur commun » de notre pensée autour de la réussite : celui que l’on voit, dont on connaît l’existence. Et qui, de façon assumée ou inconsciente, devient un modèle implicite pour notre propre parcours. Cette réussite-là, c’est la réussite affichée. Elle transmet encore le même message : pour être heureux, il faut réussir.

Et pourtant… réussir sa vie a également un tout autre sens, c’est se sentir bien, sous son propre regard. C’est être confortable avec soi-même. C’est faire des choix en se sentant libre. Non pas cette liberté chantée par les poètes et qui voudrait dire que nous aspirons à un monde sans contraintes. Mais une vraie liberté de décider ce qui nous convient. À nous.

*

L’échec n’est que le début d’autre chose.

Brestoise, Aude Zieseniss de Thuin (1950- ) est présidente de sociétés. – Spécialiste de la création et l’animation de salons dont le Women’s forum for the economy and society, qui réunit chaque année, depuis 2005, à Deauville, des femmes du monde entier.

Aude Zieseniss de Thuin dans Forcer le destin – J’ai choisi le succès, l’échec m’a rattrapée

Une pièce musicale Nu Meditation Music – Dharma