Je m’arrête ici, devant ton regard, en passant. Quelques mots pour te dire que c’est bon que nos regards se croisent, que cela permet d’exprimer la richesse de nos vies.
Je me présente, je suis une personne vivant simplement, je sais la valeur d’une vie, mais il me reste tant de choses à découvrir, j’aime me déplacer et rencontrer au fil de mes pas, un sourire, une nouvelle connaissance, un nouveau lieu. Parfois, je m’arrête pour contribuer à la vie d’un quartier, pour aider une personne, pour demander de l’aide. Il y a des personnes qui ont besoin d’un phare et ils gèrent leurs amarres au port. Moi, j’aime le large, je passe et reviens.
J’aime penser que les personnes se souviendront de moi comme un humain qui voulait les êtres joyeux et libres et qui partait et revenait au gré des saisons des « Tout ce qu’on ne sera jamais, déjà ».
Bien sûr, certains diront que c’était une fuite et que le but était de couper certains ponts. Et d’autres auront compris qu’au terme des résistances et batailles inutiles, des regrets trop lourds, il est bon de se lever, de regarder autour de soi, de rire et exprimer la joie de bon cœur de cette beauté des possibles paisibles à partager furtivement. La vérité est dans cela et aussi ailleurs. Nos regards se croisent, nous savons tous les deux que nous sommes en route vers une réalisation du possible. Nos routes se croisent à cet instant et nous sommes cette belle vie… en passant.
Une chanson de Jean-Jacques Goldman – En passant
Toutes les ébènes ont rendez-vous
Lambeaux de nuit quand nos ombres s’éteignent
Des routes m’emmènent, je ne sais où
J’avais les yeux perçants avant, je voyais tout
Doucement reviennent à pas de loup
Reines endormies, nos déroutes anciennes
Coulent les fontaines jusqu’où s’échouent
Les promesses éteintes et tous nos voeux dissous
C’était des ailes et des rêves en partage
C’était des hivers et jamais le froid
C’était des grands ciels épuisés d’orages
C’était des paix que l’on ne signait pas
Des routes m’emmènent, je ne sais où
J’ai vu des oiseaux, des printemps, des cailloux
En passant
Toutes nos défaites ont faim de nous
Serments résignés sous les maquillages
Lendemains de fête, plus assez saouls
Pour avancer, lâcher les regrets trop lourds
Déjà ces lents, ces tranquilles naufrages
Déjà ces cages qu’on n’attendait pas
Déjà ces discrets manques de courage
Tout ce qu’on ne sera jamais, déjà
J’ai vu des bateaux, des fleurs, des rois
Des matins si beaux, j’en ai cueilli parfois
En passant
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