Je me souviens d’une journée, vers la fin de l’adolescence, je me laissais aller au fil de mes pas dans un immense parc, « Les plaines d’Abraham », dans la partie de la haute ville de Québec et je tentais d’entretenir l’espoir.

 En fait, j’entretenais le rêve qu’un jour, je regarderai ce grand espace autour de moi avec des yeux heureux. J’espérais alors que je ne vivrais plus de tristesse, que je ne me sentirais plus jamais perdu. Vous savez cet espoir de vivre des jours paisibles avec de bons moments et d’avoir la sensation d’être à ma juste place dans ce monde.

J’espérais juste qu’un jour, je vivrais la vie de mes rêves.

Depuis, il s’est écoulé beaucoup de temps et d’événements. J’ai changé de travail, j’ai déménagé, j’ai mis fin à différentes relations parce que j’avais l’impression que ce n’était pas tout à fait ça que je voulais vivre.

En fait, le chemin que j’ai suivi pendant un bout de temps était de vouloir atteindre à tout prix mes rêves, sans considérer que certains de ceux-ci ne m’étaient pas accessibles en raison de mes origines modestes, et de mes besoins réels. On ne devient pas heureux par magie, on apprend à mettre en place les conditions.

Comme dans un rêve nocturne, la poursuite de la vie rêvée permet de ne pas se réveiller malgré cette petite voix interne qui lui dit : « arrête de rêver ! »

Aujourd’hui, j’en suis arrivé à m’éveiller à ce que je fais, ce que je vis, ce que je pense réaliser concrètement. Et lorsque je m’assoupis, je rêve de ma vie plutôt que de vivre mes rêves.

On oublie souvent que la fonction des rêves n’est pas d’indiquer la voie du futur. Ils permettent de mettre en perspective des expériences du passé en lien avec ce que nous vivons afin de voir ce à quoi nous devons nous éveiller.

Une pièce musicale de Patrick Watson – Can’t Stop Staring At The Sun

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