Le matin des magiciens

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Une certaine réflexion tout à fait moderne, menée selon notre méthode, nous amène à penser que l’homme possède peut-être des facultés qu’il n’exploite pas, toute une machinerie inutilisée. Nous l’avons dit : la connaissance du monde extérieur, à son extrême pointe, aboutit à une remise en question de la nature même de la connaissance, des structures de l’intelligence et de la perception. Nous avons dit aussi que la prochaine révolution serait psychologique.

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Mais cet homme n’est pas à sauver, il est à changer.

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Nous ne sommes déjà plus au temps où le progrès s’identifie exclusivement à l’avance scientifique et technique. Une autre donnée apparaît, celle que l’on trouve chez les Supérieurs Inconnus des siècles passés lorsqu’ils montrent l’observation du Liber Mundi débouchant sur « autre chose ». Un physicien éminent, Heisenberg, déclare aujourd’hui : « L’espace dans lequel se développe l’être spirituel de l’homme a d’autres dimensions que celle dans laquelle il s’est déployé pendant les siècles derniers.

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Aussi longtemps que les hommes nourriront le rêve d’obtenir quelque chose pour rien, de l’argent sans travailler, la connaissance sans l’étude, le pouvoir sans le savoir, la vertu sans l’ascèse, les sociétés prétendument secrètes et initiatiques fleuriront, avec leurs hiérarchies imitatives et leur grommelo qui singe le langage secret, c’est-à-dire technique

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Il faut regarder les choses anciennes avec des yeux nouveaux, cela aide à comprendre demain.

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Les idées sur lesquelles s’est fondée cette civilisation moderne, sont usées. Dans cette période de rupture, ou plutôt de transmutation, nous ne devons pas trop nous étonner si le rôle de la science et la mission du savant subissent de profonds changements. Quels sont ces changements ? Une vision venue d’un lointain passé peut nous permettre d’éclairer l’avenir. Ou, plus précisément, elle peut nous rafraîchir l’œil pour la recherche d’un nouveau point de départ.

Louis Pauwels et Jacques Bergier dans Le matin des magiciens

Une pièce musicale de Strauss – Also Sprach Zarathustra, Op. 30